Metz – II

Metz, ce n’est pas qu’une ville de Lorraine. C’est aussi le nom choisi par un power trio de noise rock de Toronto. Pourquoi ? Les membres trouvaient que ça sonnait bien et ils aimaient voir ce mot écrit. C’est aussi simple que cela. Tout comme le nom du second essai, “II”.

En 2014, après une tournée nord américaine et européenne de deux ans, le groupe s’est posé pour composer et enregistrer “II”. Le résultat est à son image : pur, bruyant, honnête, déterminé. “II” est une gifle musicale sans concession. L’ensemble est expéditif : dix chansons, trente minutes. A l’instar des shows d’ailleurs, qui ne sont jamais guère plus longs. L’artwork est simple, élégant, loin des clichés habituellement utilisés par les formations punk rock. Cette photo de deux hommes sur un banc, au ton sépia, a été prise par le père d’Alex Edkins (chant/guitare) dans son jeune temps. Sub Pop, célèbre label de Seattle qui a contribué au succès du mouvement grunge, a de nouveau laissé le champs libre au trio pour s’exprimer. “Acetate” le titre d’ouverture annonce la couleur : ça va envoyer du lourd. Les riffs de guitare sont abrasifs, le chant féroce, le rythme chaotique. Tout comme sur “Spit You Out”, le meilleur morceau de cet opus qui surprend par son groove, ses breaks, son tempo plus lent. Vous êtes prévenus. Prévenez également vos voisins. Si vous êtes en guerre avec eux, vous avez là une arme de destruction massive. Une chanson finie, vous reprenez votre souffle qu’une nouvelle démarre tout aussi énergique et vous frappe comme un coup de poing dans les tripes. Alex Edkins ne chante pas, il hurle, voir aboie par moment. Pour certains, le son est une punition, pour d’autres, une libération. Cette cacophonie maitrisée est agrémentée de petites nouveautés par rapport au premier album : quelques notes de piano, de synthé et autres sons venus d’ailleurs. La bande a également utilisé une guitare baritone qui donne un son plus grave, plus profond. On peut l’entendre notamment dans la chanson finale “Kicking A Can Of Worms”, qui est une véritable invitation au lâcher prise.

“II” n’est pas l’album le plus original de ces dernières années, mais il marque par sa pure énergie. Metz offre là trente minutes d’un son sauvage que l’on se prend en pleine gueule. Les dix titres passés laisseront l’auditoire à bout de souffle, sur les genoux, avec la sensation d’avoir été écrasé par un bulldozer punk-noisy-grungy. Ca peut faire mal, mais c’est ça qui est bon.