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Metal Lords


Le cultissime Spinal Tap (1984), le drôlissime Tenacious D in: The Pick Of Destiny (2006), le dramatique Metalhead (2013) : sans être en surnombre, les films sur le metal ont toujours réussi à se frayer un chemin jusque sur le grand écran. En France, Pop Redemption (2013) a lui aussi essayé d’apporter sa pierre à l’édifice, sans grand succès. Alors quand Metal Lords déboule sur Netflix, il n’en faut pas plus à notre âme de metalleux cinéphile pour se jeter dessus les yeux fermés.

Comédie grand public

Coproduit par D.B Weiss et David Benioff, créateurs de la série Game Of Thrones et Tom Morello (Rage Against The Machine), Metal Lords coche d’emblée les cases du divertissement grand public. De son côté, l’histoire n’est pas en reste. Nous suivons la rencontre improbable de Hunter (Adrian Greensmith) qui convint Kevin (Jaeden Martell) de lâcher son tambour pour une batterie. Et de quitter la fanfare de l’école pour former un groupe de metal ! Le but ? Prendre une revanche corsée sur tous ceux qui les persécutent en remportant la Battle Of The Bands de leur lycée. En face d’eux, un fade cover band d’Ed Sheeran, les éternels mauvais garçons du club de foot et une fille hystérique mais douée en violoncelle. Ajoutez à cela une savante couche d’émois amoureux, de rébellion et d’humour caustique, et vous obtenez un teen movie qui a les cartes en main pour plaire au plus grand nombre.

Du metal pour tous

Et c’est justement là que se situe la prouesse de Metal Lords. Sa couche grand public n’est qu’un verni en surface visant à démocratiser le metal et à le faire connaître au plus grand nombre, n’en déplaise aux puristes du genre. De l’imagerie (posters, T-shirts de groupes) à la bande son, le film propose à la fois un hommage vibrant à tous les fans de metal et une sélection éclectique et représentative du genre pour les non initiés. Black Sabbath, Slayer, Celtic Frost ou même les plus récents Zeal & Ardor, le metal est omniprésent à l’écran. Les aficionados auront ce petit plaisir supplémentaire de reconnaître des détails ou des références, à l’instar du caméo avec Kirk Hammett (Metallica), Rob Halford (Judas Priest), Scott Ian (Anthrax) et Tom Morello (RATM).

Metal is a commitment!

Car quand le metal n’est pas dans nos oreilles, il est sous nos yeux, porté et incarné par Hunter. En proposant un personnage qui flirte sans cesse aves les clichés (vulgaire, anticonformiste et rebelle), Metal Lords dénonce non sans humour les clichés du genre. Quel metalleux, musicien ou non, n’a jamais cru un instant que le metal, c’était de l’engagement et du sérieux ? Se passer des compilations entre copains, se chamailler pour un disque ou défendre avec ferveur ce style de musique si particulier devant un auditoire : en illustrant ces lieux communs sur les adolescents et le metal, le film tape souvent juste.

Qu’en retenir ?

Sous ses airs de comédie grand public, Metal Lords réussit un exercice d’équilibriste pour parler aussi bien aux fans de metal qu’à ceux qui découvrent cette musique. Avec plus de cinquante ans d’histoire et des dizaines de genres, des centaines de sous-genre, il est évident que jamais un film ne pourra avoir la prétention de plaire et de satisfaire tous les fans de metal. Alors pour l’heure, prenons cette œuvre pour ce qu’elle est : une comédie rafraîchissante qui célèbre l’existence d’un genre de musique définitivement pas comme les autres.