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Machine Head – UNATØNED

Machine Head is back! Après son retour au premier plan avec Øf Kingdøm And Crøwn (2022), acclamé dans nos colonnes, l’inoxydable Robb Flynn a montré que le groupe pouvait sortir par le haut de la perte de la moitié de son line up. Proposant une esthétique de pochette similaire à son dernier chef-d’œuvre, retrouverons nous son souffle épique ?

Épuré et concis

Alors que l’esthétique cornue et les titres truffés de “Ø” semblaient indiquer un retour en terrain connu, un rapide coup d’œil au tracklisting interpellera les suiveurs de la formation. On découvre ainsi que le quatuor a misé sur la concision. Sur les 12 morceaux proposés, seuls deux dépassent les quatre minutes. Alors que Flynn déclare encore aujourd’hui son plaisir d’avoir pu être tête d’affiche du dernier Hellfest, ce format court s’inscrit dans cette volonté globale d’être plus direct. Plus accessible même. Attention, cela ne veut pas dire qu’ils ont calmé le jeu. Le quatuor le prouve dès l’entame avec “ATØMIC REVELATIØNS” qui envoie du bois d’entrée, appuyé par des solos de guitares bien sentis et un groove intact.

Les guitares sont également particulièrement mis en avant sur “UNBØUND”. Les bends et breaks nous projettent dans l’œil du cyclone, aux frontières du chaos et de la folie. L’exécution est impeccable et projette le sentiment d’urgence, omniprésent sur (presque) tout le disque. Du Machine Head pur jus ! Le tempo ne faiblit pas avec “ØUTSIDER”, qui suit là aussi le même schéma. Le chant clair se fait peu présent, mais sublime le refrain. C’est carré, efficace, mais on pouvait s’attendre à un peu plus de surprises. Et d’épique.

Le pouvoir de la puissance

Alors que cette dimension épique faisait le sel de la sortie précédente, elle débarque magistralement avec “NØT LØNG FØR THIS WØRLD”. Intelligemment placé après cette entame surpuissante, ce morceau aux multiples facettes se rapproche d’une marche viking triomphale. Principalement assuré en voix claire, Flynn réussit l’exercice sans compromettre son intensité. Un vrai moment de grâce, qui décuple le plaisir de retrouver ensuite “THESE SCARS WØN’T DEFINE US”, dont le refrain est taillé dans la même étoffe. On pourra néanmoins s’étonner de ne pas retrouver les invités présents sur la version single dévoilée en amont (In Flames, Lacuna Coil, Unearth). Une variation qui apportait un petit supplément à ce titre, qui reste cependant très bon (cette batterie !)

Autre intervenant célèbre, Jordan Fish montre qu’il est décidément partout, en collaborant également sur de nombreux morceaux de ce disque. On ne peut s’empêcher de remarquer que l’interlude “DUSTMAKER” trempe d’ailleurs un orteil dans les voix féminines futuro-dystopiques de Bring Me The Horizon. Une bonne idée pour reprendre notre souffle, qui lance “BØNESCRAPER”. Les chants aériens, quasi monastiques , rappellent énormément le superbe “MY HANDS ARE EMPTY” du disque précédent. Toutefois, il n’en atteint pas le côté poignant. Plus martial, et plus direct, il s’inscrit dans une veine “hymne de stade“, parachevée par des screams assez jubilatoires de Robb Flynn (Love is a loaded guuuun“). Cette recherche du catchy nous laissera davantage de marbre sur “SHARDS ØF SHATTERED DREAMS” ou “ADDICTED TØ PAIN”. Ce dernier expérimente une orientation Slipknot assez peu mémorable malgré un refrain prometteur.

Quêtes annexes et prises de risque

Trente années après la création du groupe, on ne peut que saluer une volonté d’exploration demeurée intacte. Cette curiosité éclate particulièrement sur “BLEEDING ME DRY”, qui emprunte des sonorités electronica/indus autour d’un chant mélancolique. Ses paroles centrées sur les relations toxiques et l’addiction font mouche, et donnent au titre une épaisseur résonnant avec les difficultés personnelles de son auteur.

Ce versant plus moderne et sentimental se retrouve sur la conclusion, “SCØRN”. Cette chanson propose une vraie rupture, par la douceur d’une ballade au synthé. Un titre aux airs d’aboutissement, puisque ce format était désiré par Flynn depuis quinze ans. Les ultimes lignes portent une infinie tristesse, décuplant la beauté du morceau. “J’ai perdu confiance en tout le monde, ne me suivez plus, mes héros m’ont laissé tomber, ils me regardent de haut avec leur mépris. Une power ballade touchante, qu’on appréciera là encore davantage en se détachant du souvenir de la conclusion précédente “ARRØWS IN WØRDS FRØM THE SKY”, avec lequel il partage des sonorités proches.

S’il pâtit forcément de la comparaison avec son prédécesseur, UNATØNED propose une copie très solide, fourmillant de moments électrisant. Au point de nous laisser un goût de trop peu, car on sent qu’il ne manque que quelques finitions supplémentaires à l’ensemble pour passer un pallier. Pour autant, difficile de bouder notre plaisir de retrouver une formation qui continue de montrer sa volonté de regarder vers l’avant. Une évolution cohérente qui allie puissance et sincérité.

Informations

Label : Nuclear Blast
Date de sortie : 25/04/2025
Site web : www.machinehead1.com

Notre sélection

  • SCØRN
  • NØT LØNG FØR THIS WØRLD
  • THESE SCARS WØN’T DEFINE US

Note RUL

 4/5

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