Chroniques

Machine Head – Bloodstone And Diamonds

Trois années se sont écoulées depuis la sortie de “Unto The Locust” (2011). Adam Duce parti/viré, Jared MacEachern (basse) arrivé et un procès au cul plus tard, Robb Flynn, Phil Demmel et Dave McClain démarrent une nouvelle ère. Pour leur première réalisation sous les couleurs de Nuclear Blast Records, les Américains délivrent un nouveau cru sous le doux nom de “Bloodstone & Diamonds”. Graphiquement très attirant, il en sera de même musicalement malgré les courts extraits proposés les semaines précédant la sortie officielle. Qu’attendre donc du huitième album de Machine -Fuckin’- Head ?

Les douze titres présents sur cet opus vont mener les auditeurs et les fans au fil d’une multitude d’émotions, de sombres émotions bien évidemment. “Now We Die” remet tout le monde en place d’entrée de jeu. Riffs efficaces et puissante voix, Robb Flynn fait à nouveau mordre la poussière à toute personne croisant son chemin ou son regard. Quelques ingrédients présents sur “Unto The Locust” font à nouveau surface au passage, mais dans une moindre mesure. “Killers & Kings” poursuit de manière tout aussi traditionnelle avec un refrain accrocheur, mais sans réel éclat. Nombreuses seront les tentations de comparer ce nouvel effort à “The Blackening” (2007) et non à son direct prédécesseur. En effet, les sonorités et les arrangements rappellent leur millésime 2007, tout comme la sombre ambiance qui y réside. Là où “Eyes Of The Dead” dévoile quelque chose de plus classique, malgré son mid tempo, “Ghosts Will Haunt My Bones” adoptera lui plusieurs phases, faisant ainsi osciller le rythme du morceau. Tantôt calme, tantôt énervé, Robb s’emploie et module ses parties avec réussite. Phil, toujours à son avantage, délivre lui des soli dont lui seul en a le secret. La section rythmique tient la baraque comme il le faut, le duo Jared et Dave fonctionnant à merveille. Néanmoins, l’un des points qui empêchera le fan de s’accrocher jusqu’au bout est sans conteste la longueur de l’album : environ soixante-dix minutes réparties sur douze pistes. “Sail Into The Black” en sera l’exemple. Très longue avec tout de même d’intéressantes temporisations, cette piste sera difficile à digérer. A l’opposé, l’enchainement “Damage Inside” / “Game Over” sera lui un moment fort. Ce dernier voit Robb s’exprimer de manière viscérale et quasi naturelle, son phrasé est maitrisé de main de maitre et les frissons sont garantis. Sa portée en live devrait faire son petit effet si le groupe envisageait de l’interpréter. Bien que le refrain soit, musicalement, très bankable, le titre dégage une incroyable et puissante énergie. La fin ne sera dynamique. Les multiples transitions pseudo progressives, pseudo thrash et machineheadiennes tendent vers un déjà-vu appréciable, mais sans plus.

Machine Head maitrise parfaitement son sujet et délivre là un essai ultra travaillé. L’accroche ne se fait pas facilement, bien que les premières compositions envoient sévèrement. Outre sa longueur, on notera également qu’il semble plus difficile d’accès. “Unto The Locust” fut beaucoup plus rapide à apprivoiser. Enfin, dur de cibler d’emblée le ou les morceaux préférés; ceci rejoignant le point précédent. Bien évidemment, Machine Head poussera ses opus dans une toute autre dimension sur scène et “Bloodstone & Diamonds” n’y dérogera pas. Il manque tout de même un je-ne-sais-quoi pour faire décoller les fans au travers de cet album.

Informations

Label : Nuclear Blast Records
Date de sortie : 07/11/2014
Site web : www.MachineHead1.com

Notre sélection

  • Now We Die
  • Game Over
  • Ghosts Will Haunt My Bones

Note RUL

3.5/5

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