Chroniques

Lights – Little Machines

Le 19 septembre dernier, la chanteuse Lights a sorti son troisième album studio, “Little Machines”, sous la coupe de Drew Pearson (Katy Perry, OneRepublic), signé sous le label Warner Bros. La galette s’est immédiatement placée numéro cinq des classements canadiens. Trois ans se sont écoulés depuis la sortie de “Siberia” et cinq à compter de “The Listening”. Pour ce retour, l’épouse de Beau Bokan et heureuse maman nous présente un opus plein de gaieté, afin de nous faire faire un plongeon dans le passé. En sortant son nouvel album à la fin de l’été, Lights semble vouloir apporter un dernier rayon le lumière pour illuminer ces jours moroses d’automne. Pari réussi ?

La naïveté. Tel est le terme qui qualifierait le mieux ce nouvel effort. Dans un océan de mélodies, aux accents presque autobiographiques, la jeune québécoise nous conte l’histoire d’une époque, celle de cette jeunesse qui a grandi avec elle pour atteindre aujourd’hui l’âge de la maturité. Elle le raconte simplement, avec délicatesse et nostalgie, comme le ferait une jeune mère à son enfant. (Coïncidence ?) “Little Machines” pourrait s’identifier au cri de cette génération des années 90 devenue adulte, se plaignant parfois que “c’était mieux avant”. Des sons rétros parcourent cette production, s’apparentant par moments à la B.O. de nos anciens jeux vidéos préférés. Lorsque “Siberia” était très clairement plus sombre, teinté d’un son dubstep, et “Listening” d’une synthpop plus délicate, “Little Machines” constitue l’alliance parfaite des deux : de la délicatesse d’une part, et de la dynamique de l’autre, à l’instar de “Portal” et “Up We Go”. Après le challenge de “Siberia”, il semblerait que Lights ait pris moins de risques sur ce disque, misant sur des rythmes a priori moins complexes, mais plus entraînants, et surtout facilement mémorisables, et particulièrement intemporels. Pourtant, malgré cet aspect “hors du temps”, il s’inscrit pleinement dans la lignée de ce qu’il se passe sur la scène pop actuelle. Il est possible d’y déceler des airs similaires à ceux d’artistes appartenant à la même génération tels que The 1975 ou CHVRCHES sur “Running With The Boys” mais aussi “Speeding”. Mais surtout, on y trouve l’emprunte de ses influences que sont notamment Patti Smith, Björk, ou encore Kate Bush : ces figures féminines des années 90, fortes et délicates à la fois, dont la musique n’a pas pris une ride aujourd’hui. Cependant, ce n’est pas uniquement un essai nostalgique ou récapitulatif, ni seulement le reflet d’une nouvelle vague musicale. “Little Machines” est aussi un album de la maturité, celui d’une synthèse, d’un aboutissement. Lights prouve qu’elle a fait du chemin depuis ses débuts. Elle y dévoile l’étendue de ses capacités vocales sur des pistes telles que “Meteorites”. A mieux y regarder, l’ensemble débute doucement, de façon presque hésitante, avant de peu à peu prendre confiance, comme un enfant qui apprend à marcher, puis courir, et toujours accélérer. En d’autres mots, grandir, se complexifier peu à peu, et terminer sur la note plus douce, plus mature qu’est “Don’t Go Home Without Me”.

Cet album est celui d’une vie dans tous les sens du terme : celle d’une génération, d’une carrière musicale, d’une personne, d’une mère … En quelque sorte, il est Lights. Pour terminer, et afin d’honorer le titre final de ce disque, nous pouvons vous donner le conseil suivant : laissez-vous tenter par un extrait de “Little Machines”, il ne fait aucun doute qu’après cela, vous ne voudrez pas rentrer à la maison sans [l’avoir acheté].

Informations

Label : Warner Music
Date de sortie : 19/09/2014
Site web : music.iamlights.com

Notre sélection

  • Speeding
  • Portal
  • Oil & Water

Note RUL

4/5

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