Chroniques

Lifehouse – Almería

Plus de deux ans après le mitigé “Smoke & Mirrors“, Jason Wade & Co, qui ont vu leur carrière exploser depuis “Hanging By The Moment”, tube le plus diffusé sur les ondes américaines en 2001, reviennent avec un sixième album studio, toujours sous la houlette de leur producteur fétiche, Jude Cole. Que vaut ce nouvel essai ?

L’album s’ouvre sur le premier morceau “Gonna Be Tonight” avec son intro a capella à la limite du gospel avant la plantation du décor qui nous accompagnera durant quasiment tout le long de “Almería” : une ambiance western, comme le montre l’artwork de l’opus. La piste suivante, “Between The Raindrops”, est le premier single en featuring avec la chanteuse anglaise Natasha Bedingfield. Cette dernière met ainsi de la fraicheur à la chanson, qui est sans doute le titre le plus pop de l’ensemble avec “Where I Come From”. S’ensuit le second single “Nobody Listen”, morceau aérien à la Angels And Airwaves et son refrain entêtant composé de choeurs, qui n’est pas sans rappeler le “Viva La Vida” de Coldplay. Arrive ensuite “Moveonday”, titre s’approchant le plus du rock alternatif des débuts de Lifehouse. En plein milieu du disque, le rythme s’interrompt avec trois compositions plus calmes dès le mid-tempo “Slow Motion”, portant d’ailleurs bien son nom. On s’imagine alors en plein milieu du désert au coin du feu, avec la voix de Jason Wade résonnant dans la nuit, seulement accompagnée de la guitare de sa cithare aux effets légèrement psyché. Ce ne sera qu’à partir de “Right Back Home” que l’ambiance western reprendra de plus belle avec une touche de blues. Ce huitième titre marque également le second featuring avec la participation de Peter Frampton, rockstar des années 70 à la guitare et Charles Jones au chant. Le mélange de la voix de Jones avec celle de Wade et du solo de guitare donnent un morceau bluesy à souhait. Un titre, qui ressort du lot, tout comme “Between The Raindrops”. “Almería” se termine sur deux ballades, “Barricade” et la mélancolique “Aftermath”, qui plaira assurément à tous les nostalgiques des débuts de Lifehouse. Ce sera la seule composition sur laquelle on entendra parfaitement la voix suave de Jason Wade, épurée de tout effet instrumental, avec pour seul accompagnement le piano, avant l’explosion finale tel un “Everything” clôturant “No Name Face” (2000). Une belle façon de terminer l’écoute. A noter que la version deluxe comprend trois titres supplémentaires dont l’intéressant “Rolling Off The Stone” aux faux airs du “Heart Of Gold” de Neil Young avec en plus la présence d’un saxophone, qui aurait largement sa place sur la version standard du disque.

Avec ce nouvel album, Lifehouse pousse encore plus loin le côté expérimental de son précédent effort. Le quatuor est ainsi passé du rock alternatif à de la pop pour finalement évoluer vers un son plus bluesy/folk voir country aux multiples influences. Jason Wade avait prévenu : “Almería” marquerait un tournant pour Lifehouse. C’est indéniable. Cependant, la formation joue tout de même la carte de la sécurité. Ce sont les featurings et les ballades qui, avouons-le, font la force de ce sixième opus.

Informations

Label : Universal Music
Date de sortie : 10/12/2012
Site web : www.lifehousemusic.com

Notre sélection

  • Aftermath
  • Between The Raindrops
  • Right Back Home

Note RUL

3.5/5

Ecouter l’album

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife