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Larkin Poe – Self Made Man

Les sœurs Lovell sont de retour ! Avec une expérience certaine, Megan et Rebecca n’en sont pas à leur coup d’essai, loin de là. Deux années après la sortie de “Venom & Faith” (2018), qui leur a valu une nomination aux Grammys -rien que ça !-, Larkin Poe revient avec “Self Made Man”. Qu’attendre de ce cinquième album studio ?

Il n’est pas chose aisée de se lancer dans la production d’un nouveau disque sachant que le précédent a été nommé aux Grammys. Et pourtant, le duo s’est retroussé les manches pour onze nouvelles compositions.

Entre blues rock, rock n’roll, folk et musique country, l’univers musical de Larkin Poe est très riche. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles rassemblent un public aux horizons divers. En se réappropriant et en modernisant leurs influences, les Américaines proposent une musique pleine de fraîcheur et d’énergie.

Entêtant, “She’s A Self Made Man” lance agréablement l’écoute. Le riff principal et la voix de Rebecca adoptent le même rythme, l’envie de hocher de la tête est de rigueur. L’entrée en matière se poursuit avec “Holy Ghost Fire”, toujours midtempo. Megan et sa slide guitare apportent ce cachet vintage et animent parfaitement les parties principales.

Les deux sœurs se complètement comme toujours, en harmonie, au travers des différents chœurs et de l’association de leurs instruments respectifs. C’est simple, efficace et entraînant. “Keep Diggin'” complète ce trio de tête, qui forme les premiers singles dévoilés. L’ambiance y est plus punchy et colorée. La voix de Rebecca dévoile davantage ses différentes nuances; aussi bien douce que puissante.

Le reste de l’ensemble est également très riche. De “Scorpion” à “Ex-Con”, en passant par le très réussi “Back Down South” avec Tyler Bryant, les influences blues sont palpables. Malgré la modernité que développe les rythmiques et les percussions programmées, les compositions dégagent une vraie authenticité.

“Danger Angel” et “Every Bird That Flies” sont les deux compositions à insuffler une autre dynamique et un autre état d’esprit. Plus calme, plus solennel, le ton est plus sérieux. Larkin Poe marque également ses différences et son identité unique au travers de pareils titres.

Une reprise se permet de prendre le sixième morceau. “God Moves On The Water” fait la part belle à l’année 1929 en honneur à Blind Willie Johnson. Un titre qui est certes repris mais également modifié, toujours dans une tradition propre aux prémices du blues où les musiciens s’empruntaient morceaux et se réappropriaient les paroles. Un intéressant travail et une approche qui sont à noter pour de jeunes artistes.

Enfin, “Easy Street” conclue sur une note positive et pleine d’énergie. Très old school, cette fin est véritablement réussie.

Trente quatre petites minutes seulement, mais une écoute qui se veut si riche et intéressante. Si l’envie vous vient de relancer la lecture de l’album, alors le pari est réussi.

Rebecca et Megan Lovell arrivent à une incroyable maturité musicale avec “Self Made Man” ! Le succès de “Venom & Faith” leur a inévitablement donné des ailes et l’essai est confirmé ! Prenez rendez-vous chez le médecin et faites vous prescrire cet album… car il est revigorant !

Informations

Label : Tricki-Woo Records
Date de sortie : 12/06/2020
Site web : www.larkinpoe.com

Notre sélection

  • Keep Diggin’
  • She’s A Self Made Man
  • Back Down South

Note RUL

 4/5

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