Chroniques

Klone – Here Comes The Sun

Klone sort avec “Here Comes The Sun” un cinquième album dont le titre pourrait bien annoncer la couleur et la nouvelle orientation du groupe. Orientation qui pouvait d’ores et déjà se sentir sur le très bon prédécesseur “The Dreamer’s Hideaway” (2012).

A l’écoute de ce dernier, pas mal de monde avait été surpris par le virage amorcé par le groupe qui voyait sa musique s’adoucir et devenir plus aérienne. Malgré tout, le propos se voulait toujours relativement lourd et pas très éloigné de ce à quoi nous avait habitué Klone jusqu’alors et notamment sur “Black Days” (2010). Alors que ceux qui avaient été surpris à l’époque s’accrochent, car ils risquent bien d’être ici déconcertés. L’ensemble débute sur “Immersion”, titre qui porte bien son nom et prépare l’auditeur pour la suite en lui permettant de rentrer en douceur dans l’univers de cet opus. Les signatures musicales et vocales sont reconnaissables, mais on sent bien que quelque chose a profondément changé. Lourdeur et légèreté cohabitent parfaitement et amènent habilement les surprenants “Fog”, “Gone Up In Flames” et “The Drifter”, chansons éthérées par rapport à ce qu’on pourrait attendre de Klone. L’aérien et touchant “Nebulous” nous emporte littéralement tandis que les guitares s’avèrent belles et subtiles et que la voix hypnotique de Yann Ligner fait des merveilles et nous atteint avec passion. Après un court interlude, retour à des riffs et un groove un peu plus familiers avec “Grim Dance”. Et encore une fois, les prouesses vocales et la recherche d’une certaine luminosité et beauté sont présentes et touchent dans le mille. Mais malgré cette relative luminosité, surement due à plus de finesse, une certaine sensibilité, voire mélancolie, habite cet essai. L’excellente reprise acoustique du “Summertime” de George Gershwin ajoutée en bonus trouve parfaitement sa place dans cet esprit. Et le propos se veut même plus “grave” sur “The Last Experience”, morceau qui évoluera sur plus de sept minutes et se montrera de plus en plus lourd au fur et à mesure de cette belle conclusion.

Les poitevins continuent indubitablement et de fort belle manière leur évolution. Une évolution qui peut s’avérer surprenante mais qui est finalement loin d’être illogique et surtout brillamment maîtrisée. Et après les jours plus lourds et sombres (“Black Days”, 2010), Klone a pris son envol et s’est pris à rêver (“The Dreamer’s Hideaway”, 2012), pour enfin prendre de la hauteur et arriver aujourd’hui dans cette lumière et cet univers plus aérien et touchant.

Informations

Label : Verycords
Date de sortie : 06/04/2015
Site web : klonosphere.com/klone

Notre sélection

  • Nebulous
  • Grim Dance
  • The Last Experience

Note RUL

4/5