Chroniques

James Skelly And The Intenders – Love Undercover

Dans un bled paumé près de Liverpool, appelé Wirral, où naquit le groupe The Coral, quintette extraordinaire maniant à merveille, sax trompette et orgue dans un style mêlant rock psyché folk et nuances de ska. Hyper prolifique, le groupe a sorti sept albums en moins de dix ans. Depuis leur dernière tournée en 2011, la formation n’est plus, du moins pour le moment. L’occasion idéale pour James Skelly, ancien leader des chorales, de se consacrer à sa carrière solo. C’est dans ce contexte que James s’entoure de The Intenders, groupe composé d’anciens membres de The Coral, The Sundowners et Tramp Attack. Le nouveau projet de James Skelly revient aux sources de la musique qui le passionne et qui l’anime : le rock des 60’s.

“You’ve Got It All” démarre l’opus dans une ambiance britpop, assez proche de The Coral, avec une ligne rythmique et une ferveur proche de Sly And The Stone Family. “Do It Again” va permettre à James de s’éloigner réellement du spectre The Coral avec un morceau pur blues rock qui semble sortir tout droit d’un film qui sent le cuir, les barbes et les grosses bécanes. James continue le road trip avec “Sacrifice”, titre folk emmené par des envolées d’harmonica revigorantes et un univers musical proche de Cat Stevens. Légèrement plus pêchu, “Searching For The Sun” va rester dans cet axe. Ce voyage dans les méandres de la folk va continuer sur le long de l’album. Rythmique saccadée et atmosphère inhérente à The Turtles sur “You And I”, sans oublier les solos aux teintes psychédélique. “What A Day” dans une ambiance plus lancinante, continuera cette exploration en venant sur les plates-bandes de Edward Sharpe & The Magnetic Zeros. “I’m A Man” ranimera The Coral le temps d’un morceau, en lui insufflant des influences manouches à la guitare et des trompettes mexicaines, une piste qui a sa place autant dans un film de Sergio Leone que dans le dernier Tarantino. Dans un style de ballade rock californien, “Set You Free” et “Turn Away” lancent de froids claviers et des riffs floydiens emmenés avec brio par la solide, et toujours juste, voix de James Skelly. L’effort se termine sur “Darkest Days”, percussions africaines et chœurs entrainant l’auditeur dans un voile cotonneux, dans la lignée de The Police époque “Synchronicity” (1983), la guitare se fait blues, se terminant sur un piano minimaliste à la mélodie remplie de tendresse. Un mélange parfait pour se réveiller suite à une rude soirée.

James Skelly And The Intenders offre ici un album d’une grande qualité technique et musicale. Il faut dire que la prise de risque n’est pas grande car à l’instar de The Chorale, James joue résolument la carte du classicisme et de la simplicité, ses camarades alignent, sans le moindre sentiment d’effort, des mélodies d’une limpidité sublime, mises en valeur par des harmonies 60’s et quelques arrangements bienvenus. The Interders se montre capable d’assumer avec brio la célébration bien vivante de ce patrimoine qu’est la folk.

Informations

Label : Cooking Vinyl / PIAS
Date de sortie : 03/06/2013
Site web : jamesskellyandtheintenders.com

Notre sélection

  • Do It Again
  • Sacrifice
  • Darkest Days

Note RUL

4/5