Chroniques

Hole – Nobody’s Daughter

Quatrième album studio de Hole, le longuement attendu “Nobody’s Daughter” est enfin disponible. Un renouveau pour le groupe de Courtney Love ? La réponse ne tiendra pas en trois lettres…

S’il y a bien une chose pour laquelle Courtney Love a conservé tout son talent, c’est pour susciter des réactions extrêmement variées. C’est un trait dont a hérité l’album : tout ou presque, le concernant, est sujet à controverse. Le simple fait que le disque soit estampillé Hole est en soi discutable, dans la mesure où, d’une part, trois des quatre membres du groupe sont nouveaux, et, d’autre part, l’écoute confirme que l’ensemble arbore clairement des allures d’album solo. De même, beaucoup d’indices, dont le temps de gestation très conséquent de la galette, nous laissent à penser que “Nobody’s Daughter” a subi énormément de retouches et a été formaté au point d’être “surproduit” par les multiples co-auteurs et producteurs qui figurent aux crédits. Mais ce sont des à-côtés.
Qu’en est-il de la musique ? Là aussi chaud et froid soufflent tour à tour. On reste tout au long de l’album dans des structures assez simples, et la présence de deux ou trois auteurs pour chaque morceau ne signifie pas pour autant qu’on sort de la bonne vieille boucle couplet-refrain. Et, plus étonnant, cela n’empêche pas que l’intégralité du disque traite de Courtney. Oui, d’elle et seulement d’elle. Heureusement, cet aspect égocentrique omniprésent ne condamne pas ” Nobody’s Daughter” à la monotonie. Loin de là, même. Que ce soit à travers l’excellent -bien que très formaté- titre éponyme, le plus grungy “Skinny Little Bitch”, les passages plus bluesy du cœur de l’album, ceux plus rythmés qui viennent plus tard, ou les très bons passages acoustiques, Hole parvient toujours à faire le minimum, et parfois bien plus, pour que chaque morceau évoque un sentiment différent à l’auditeur. Et c’est là que la magie opère : si le disque demeure relativement faible dans l’ensemble, cette variété fait que chacun est susceptible de s’attacher à un ou plusieurs morceaux, et ainsi de réécouter cet album, qui a le mérite d’être sympathique, à défaut de mieux.

“Nobody’s Daughter” comporte des compositions qui oscillent de correctes à bonnes, interprétées de manière passable ou assez bonne. Il souffre d’un thème central un peu trop récurrent, et ne sera jamais désigné comme une grande œuvre. Il devrait néanmoins se faire une place dans quelques lecteurs sans trop de difficulté, grâce à un vrai potentiel attachant et, bien sûr, la notoriété de Courtney Love.

Informations

Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 26/04/2010
Site web : holerock.net

Notre sélection

  • Nobody's Daughter
  • Letter To God
  • Never Go Hungry

Note RUL

3/5

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife