Chroniques

Hamilton – Home Is Where The Heart Is

Après un premier EP sorti en 2006 (“Memories”) ayant bénéficié d’un joli accueil par la critique, Hamilton signe un retour réussi avec son nouvel opus “Home Is Where The Heart Is”, preuve que le rock indie se porte bien dans l’Hexagone, en particulier du coté d’Arras.

S’il y a bien une chose que l’on peut immédiatement reconnaître aux trois acolytes de Hamilton, c’est un investissement très fort tant sur le plan musical qu’humain. Car le trio ne s’est pas contenté de pousser la porte d’un studio d’enregistrement puis d’attendre la mise sous presse de leur effort. Toutes les étapes de la naissance de ce nouvel album ont été guidées par un seul mot d’ordre : le “do it yourself”. Ainsi, de l’enregistrement à la réalisation du packaging, en passant par le design, nos trois compères ont tout fait eux-mêmes. Et cette implication toute particulière se ressent bel et bien dans les neuf titres que nous offre l’album. Avec des influences très marquées comme Jimmy Eat World et The Get Up Kids, le rock émotionnel du trio fait mouche dès la première piste “We Are Nothing”, single évident de l’effort, au refrain catchy et à la mélodie entêtante. Suit “A Soundtrack For A Smile”, dont l’ambiance est sensiblement plus nostalgique, le coté artisanal et dépouillé de l’univers d’Hamilton ressortant alors tout particulièrement. Il se dégage de l’ensemble une authenticité rare, portée par la voix écorchée de Chris et des paroles teintées d’une honnêteté désabusée. Même sentiment autour du mélancolique “When I Was A Pilot”. A l’inverse, “Nicotine Pancake” pêche un peu par son coté trop brouillon justement, avec des chœurs ne s’insérant pas forcément très bien dans l’ensemble, alors que dans “So Far So Close”, le contraste entre la voix de Sandrine et celle de Chris apporte un vrai quelque chose, une sensibilité particulière au morceau. “Big City Lights” se présente comme le second single potentiel du disque, efficace et porteur d’une belle énergie. Mais c’est “Fingers Crossed” qui est sans doute le titre le plus intéressant et le plus riche de cet opus, avec sa structure élaborée et sa montée en puissance instrumentale à la rythmique irréprochable. “Ellery King”, enfin, vient clore l’album tout comme “Ellery Queen” sur “Memories”, piste instrumentale sur lequel Barry Mielke (Driving On City Sidewalks) vient poser sa guitare raffinée et ambiancée qui conclut en beauté ce nouvel effort.

Avec ce deuxième album, le groupe originaire d’Arras parvient à prouver qu’il n’est pas nécessaire d’aller chercher du coté du Midwest pour dégoter une perle indie. Avec sa sensibilité et son talent, le trio parvient à créer une atmosphère qui lui est propre, et cela avec peu de moyens. Les amateurs ne s’y tromperont pas, il serait dommage de passer à coté d’Hamilton.

Informations

Label : Red Plane Records
Date de sortie : 09/12/2011
Site web : www.hamilton-music.com

Notre sélection

  • We Are Nothing
  • Big City Lights
  • Fingers Crossed

Note RUL

4/5