Chroniques

Funeral For A Friend – Conduit

Déjà le sixième album pour les gallois de Funeral For A Friend, après le féroce “Welcome Home Armageddon” sorti début 2011. Ce nouvel opus s’accompagne d’un énième changement de line up pour le quintette post hardcore, et non des moindres, puisque c’est le batteur Ryan Richards qui a cette fois mis les voiles, remplacé par Pat Lundy. Un départ synonyme de difficulté pour le leader Matthew Davies-Kreye, celui-ci portant désormais seul la partie vocale puisque, rappelons-le, Richards était également le screamer attitré du groupe.

Si vous n’aviez pas aimé le tournant plus agressif pris par la formation avec “Welcome Home Armageddon”, cet opus risque de ne pas figurer dans vos préférés. Car, autant vous le dire tout de suite, ce “Conduit” suit globalement la même ligne directrice. La preuve : les premières notes de “Spine” constitue une entrée en matière puissante et calibrée pour les mosh-pits. Mais c’est avec “Conduit” qu’on entre véritablement dans le vif du sujet, avec au menu riffs lourds, breakdowns et screams. Ces derniers sont assurés par un Matthew Davies-Kreye dont la voix semble quelque peu souffrir de cette alternance entre chant clair et cris, ce qui se ressent à divers autres moments de l’album, comme par exemple sur “Travelled”, “Sun-Less” ou encore “Elements”. Les fans de FFAF à ses heures plus mélodiques grinceront donc peut-être des dents, en particulier à l’écoute de “Grey”, presque entièrement screamé. Pourtant, ce sont clairement des morceaux courts et directs comme ce dernier, avec “Conduit” et “Spine”, qui mettent le mieux en avant l’énergie brute, sans artifices de l’ensemble, mais aussi le talent du nouveau venu Pat Lundy, qui manie les ruptures rythmiques avec brio. Ce disque se montre quand même plus équilibré que le précédent en nous offrant plusieurs titres plus accessibles, mettant en avant la mélodie et un chant principalement clair. C’est le cas des singles “The Distance”, avec son intro batterie martelée et son refrain très efficace, et “Best Friends And Hospitals”, qui réjouit par sa belle montée en puissance à la fin du pont, avec la répétition scandée à fleur de peau des paroles : “how many friends can I lose before it all makes sense?”. “Nails” est sans doute la plus belle réussite de la galette, avec son démarrage à la fois minimaliste et intense et son refrain accrocheur grâce à l’excellent travail mélodique des guitares. Quant à “Death Comes To Us All”, il s’agit d’un hybride réussi mêlant le caractère abordable des trois morceaux précédemment mentionnés à la nervosité d’un “Grey”, avec un très bon passage parlé en guise de pont. Pour conclure cet album, le quintette mise sur “High Castles” et ses riffs percutants, s’achevant abruptement sur une phrase hurlée qui ne manquera pas de rester en tête : “our words are weapons, fist by fist”.

Tous les fans de la formation ne trouveront peut-être pas leur compte dans cet opus, il n’empêche qu’il s’agit là d’un bon nouvel effort, débordant d’énergie mais aussi d’honnêteté, que nous livre FFAF. Cependant, un seul bémol tout de même concernant la voix, étant plus souple auparavant, même si les circonstances peuvent justifier ce changement.

Informations

Label : Distiller Records / La Baleine
Date de sortie : 28/01/2013
Site web : www.funeralforafriend.com

Notre sélection

  • The Distance
  • Best Friends And Hospitals
  • Nails

Note RUL

3.5/5