Chroniques

Fergessen – Far Est

Après son premier album “Les Accords Tacites” sorti en 2011, le duo français Fergessen revient en force avec un second opus, “Far Est”, auto-produit et financé par les fans via Kiss Kiss Bank Bank dans lequel on retrouve l’harmonie des voix de David et Michaëla, jonglant entre la langue de Shakespeare et celle de Molière, entre acoustique reposante et électrique un peu brouillon.

Ce nouvel effort studio commence calmement avec “Far Est”, petite ballade acoustique où une certaine montée de rythme s’accentue à chaque rentrée d’un nouvel instrument (batterie, harmonica). Même si à la première écoute, le son paraît un peu brouillon, on revient vite sur ces dires après quelques écoutes, l’acoustique ne formant qu’un bel ensemble en parallèle avec le chant. “Ex Aequo” vient, par la suite, donné un peu plus de punch avec une guitare électrique distordue (mais pas trop fort, ce n’est pas du punk non plus !). On ne sait pas si c’est la voix de David qui laisse un certain arrière goût de répétition avec le premier titre, mais ce qui est sur, c’est que ce second morceau donne un petit coup de patate avec un songwritting carré et fidèle à Fergessen. Arrive ensuite un léger “Fields Of Yellow”, où les doubles voix sont à la limite de faire tout le boulot, non pour nous déplaire. Le mid tempo est au rendez-vous et ce n’est pas “The Wind” qui nous fera dire l’inverse, dans laquelle Michaëla et son grain de voix sont (enfin) plus audibles. Une instrumentale toujours en montée qui amène à une extériorisation de sentiments, voilà ce que l’on ressent à la fin de ce titre, enlevant l’ambiance mélancolique présente dès la première seconde du CD. Mais “Nos Palpitants” ramènent vite à la réalité et au retour de l’atmosphère lente et reposante, le folk est toujours présent ! “Be” et “Beautiful Lies, Adieu” ramènent finalement un peu de rythme, de pop et de rock n’roll à la galette qui, on se doit de le dire, en avait un peu besoin, non que les morceaux ne soit pas bons, mais suite à une redondance qui affichaient un mauvais pré-avis pour ce milieu et cette fin d’album. Ce court instant de plaisir se voit suivi par une reprise plutôt réussi du morceau Eleanor Rigby, originalement composé et joué par les Beatles. Surprise de taille, le groupe arrive à lui redonner une nouvelle jeunesse et à en extraire une certaine force. “En Attendant Le Bonheur” et “Back From The Start” ne font, une fois de plus, que confirmer que les deux personnages savent dans quel univers ils veulent régner, même si celui ci est sombre et brouillard. “D’Ici Là” vient clôturer l’ensemble, avec une étrange touche de bonheur. On aurait pu s’attendre à tout sauf à cela, comme un appel à la réécoute de l’album.

Plus abouti que le premier essai, “Far Est” est musicalement dans la lignée d’un Saez qui s’est encore levé du mauvais pied. Même si la simplicité ne les met pas du tout en défaut, bien au contraire, écouter le disque en long et en large peut s’avérer redondant avec la voix de David qui semble souvent résonner de la même façon. Il n’empêche que tout cet univers mérite d’être découvert et mis en avant sous les projecteurs.

Informations

Label : Send The Wood Music / The Orchard
Date de sortie : 21/10/2013
Site web : www.fergessen.fr

Notre sélection

  • D'Ici Là
  • Eleanor Rigby 
  • Beautiful Lies, Adieu 

Note RUL

3.5/5

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