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Fall Out Boy – So Much (For) Stardust

Plus proche de Infinity On High (2007) que de Mania (2018), Fall Out Boy nous livre son premier album depuis 2018. Le retour dans le giron de Fueled By Ramen n’y est pas pour rien, et So Much (For) Stardust ressemble plus à un revival pop punk qu’à de nouvelles expérimentations risquées. Un retour aux sources mêmes du genre et de l’identité du groupe, agrémenté de quelques passages audacieux.

Take the kid from the emo…

Première surprise avec “Love From The Other Side” : on assiste bel et bien à un retour que l’on pensait impossible, tant Mania ou les quelques morceaux les plus osés de American Beauty/American Psycho (2015) nous avaient perdu. Mais il faut croire que les alignements d’astres existent, puisque le sentiment de retour en arrière (mèche emo comprise) nous saisit dès ce premier titre. Fall Out Boy est bel et bien de retour, avec une bombe musicale qui va vite devenir un incontournable des concerts de part son immédiateté et son efficacité.

Même si Patrick Stump a exprimé en interview qu’il ne s’agissait pas d’un disque “nostalgique“, on ne peut qu’avoir un petit sourire en coin en écoutant le second titre “Heartbreak Feels So Good”, nous rappelant par instants les plus anciennes compositions du groupe (oui c’est bien de ceux présents sur Take This To Your Grave (2003) dont on parle). Les influences du frontman et son amour pour Queen n’est jamais très loin non plus, et la ligne de basse de “Hold Me Like A Grudge” fait fortement penser à “Another One Bites The Dust”. En parlant d’influences, quelques morceaux nous ont rappelé Viva Las Vengeance de Panic! At The Disco : “So Good Right Now” et son orchestration soignée, le chant gracieux de Stump et l’atmosphère grandiloquente n’aurait pas déplu à Brendon Urie.

Back to basics

“Heaven, Iowa” reprend les mêmes percussions à construction lente et soignée que “In The Air Tonight” de Phil Collins. “I Am My Own Muse”, lui aussi proche des inspirations les plus “vegassiennes” de Panic! At The Disco, fait appel à un orchestre entier. L’ensemble déborde de tentatives audacieuses d’amener l’auditeur vers d’autres voies. C’est particulièrement vrai avec “The Pink Seashell” qui n’est pas une chanson, mais une lecture par Ethan Hawke de ses propres lignes dans le film Génération 90 (1994) dans laquelle il s’attarde sur la banalité et le non-sens de la vie. Fall Out Boy a récemment expliqué que ce dernier album était un remède à cette façon de penser, une façon de trouver un but en créant quelque chose de nouveau. Il faut croire qu’ils ont suivi ce conseil !

C’est là toute la beauté de cet album : son absence de nostalgie qui est étonnante. On retrouve la voix si particulière de Stump, les paroles toujours aussi à double sens et “profondes” (ne niez pas, vous avez tous griffonné sur vos cahiers de collégien les paroles de “Dance, Dance”) même si elles illustrent cette fois les problématiques des membres, et les musiciens impeccables. Comment expliquer cette absence de mélancolie ? Sûrement par l’énergie que le groupe met dans ce disque. Chaque titre est presque bondissant et on sent un vrai amour de la composition. C’est un vrai bonheur de retrouver le quatuor dans un registre où il est à l’aise, et osons le, règne.

Avec Save Rock And Roll (2013) et Folie A Deux (2008), So Much (For) Stardust est certainement l’un des meilleurs albums de Fall Out Boy. Alors que certains de leurs contemporains se sont séparés entre-temps ou vivent de tournées nostalgiques pendant lesquels ils se contentent de jouer leurs plus grands titres, Fall Out Boy démontre, une fois de plus, qu’il a encore quelque chose à dire après plus de vingt ans et n’a rien perdu de sa pertinence. Long Live the emo kids!

Informations

Label : Fueled By Ramen
Date de sortie : 24/03/2023
Site web : falloutboy.com

Notre sélection

  • Love From The Other Side
  • Hold Me Like A Grudge
  • Flu Game

Note RUL

 4,5/5

Ecouter l’album

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.