Chroniques

Epica – Requiem For The Indifferent

Son départ d’After Forever, il y a une dizaine d’années, aura permis au néerlandais Mark Jansen de s’investir dans un projet plus personnel, qui se concrétisera par la création de son nouveau groupe, Epica. Cherchant à faire passer un maximum d’émotions à travers sa musique, il se dote d’une chanteuse lyrique, Simone Simons et évolue dans un metal symphonique où se mêlent subtilement les extrêmes. Le groupe alterne entre albums et tournées, se produit devant une foule de plus en plus importante et, de ce fait, acquiert une certaine notoriété. Ainsi, trois ans, après le très réussi “Design Your Universe”, Epica revient sur le devant de la scène avec un nouvel album “Requiem For The Indifferent”, disponible depuis le 9 mars 2012.

 

De toute évidence, plusieurs écoutes de cet opus s’avèrent nécessaires afin de pouvoir vraiment faire la part des choses et ne pas établir un jugement trop hâtif. Car il faut bien reconnaître que “Requiem For The Indifferent”, n’est pas un album facile d’accès. A vrai dire, s’il est si difficile de s’en imprégner, cela est peut être aussi dû au fait que seules les maladresses de ce disque semblent nous interpeller. Composé de treize titres plutôt longs, on a vraiment l’impression de prime abord, d’avoir entendu une “masse” musicale, le plus souvent brouillonne, sans véritable fil conducteur où, finalement, les différents titres peinent à attirer notre attention, exception faite de “Internal Warfare”. En effet, la structure du morceau, le refrain harmonieux, les chœurs, l’étonnant passage progressif : tout est subtilement agencé et l’écoute n’en est que plus agréable. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Après avoir passé, la classique intro “Karma”, les deux premiers titres, “Monopoly On Truth” et “Storm The Sorrow” sont, en partie, gâchés par le chant aigu de Simone, qui s’époumone et, qui à plusieurs reprises, frôle la fausse note. On a connu meilleure mise en bouche pour un album. Quant à la production, l’opus manque de puissance et les parties de guitares semblent en retrait. Plusieurs indices nous laissent penser que le groupe tente une incursion vers de nouvelles perspectives, afin de renouveler le genre, en incorporant, par exemple, des solis heavy sur des morceaux comme “Deep Water Horizon”, “Monopoly On Truth”. On remarque aussi que le chant se fait plus varié et que désormais Simone n’officie plus uniquement dans un registre lyrique. Par moment, on a l’impression d’entendre l’ex-chanteuse de The Gathering, Anneke Van Giersbergen, et ce, notamment sur “Guilty Demeanor”. De plus, de nombreux breaks permettent d’instaurer des ambiances différentes comme sur “Serenade Of Self-Destruction” avec des touches progressives qui jusque là n’avaient pas été exploitées. Force est de constater un travail de composition toujours aussi soigné. Car, Epica n’en a pas pour autant oublié ce qui fait l’essence même du groupe : le chant lyrique alternant avec growls masculins (bien que moins présents), les divers arrangements. Tour à tour, grandiloquent et épique, Epica sait créer des ambiances et rappelle, ainsi, des groupes comme Therion notamment sur le morceau éponyme “Requiem For The Indifferent”. De plus, on ne peut qu’apprécier les chœurs, magnifiquement interprétés. Ces derniers donnent de l’ampleur aux différents morceaux comme c’est le cas sur des titres tels que “Avalanche” ou “Deter The Tyrant”, tout en véhiculant aussi, leur lot d’émotions comme sur “Delirium” ou “Deep Water Horizon”.

 

Moins bon que son prédécesseur, ce “Requiem For The Indifferent” donne l’impression d’être un album de transition, qui explore de nouvelles voies, avec plus ou moins de justesse. Bien qu’ayant l’habitude de faire des disques assez longs, celui-ci aurait toutefois gagné en densité et en qualité si certains morceaux avaient été omis.

Informations

Label : Nuclear Blast
Date de sortie : 09/03/2012
Site web : www.epica.nl

Note RUL

3/5