ChroniquesSlideshow

Emigrate – The Persistence Of Memory

Lorsque Rammstein ne se retrouve pas pour composer et enregistrer un album ou partir en tournée mondiale, certains de ses membres en profitent pour travailler sur leurs projets solo. C’est le cas pour Till Lindemann, chanteur de la formation allemande, mais aussi pour Richard Z. Kruspe. Le guitariste sort ainsi son quatrième disque sous le pseudo Emigrate et avec s’éloigne un peu de la sphère indus.

Faire du neuf avec du vieux

The Persistence Of Memory est le fruit de près de deux décennies d’idées collectées puis mises de côté de la part de Kruspe. Le musicien a expliqué que les neufs morceaux devaient à l’origine figurer sur un disque bonus d’une compilation des trois premiers albums d’Emigrate. Avant de changer d’avis.

Ainsi est né The Persistance Of Memory, qui réussit le pari de donner un coup de neuf à de vieux morceaux et qui donne aussi une bonne idée de ce qu’est l’essence du groupe. Les exemples les plus parlants sont les trois singles dévoilés avant la sortie de l’album. Parmi eux, “Freeze My Mind”, titre écrit il y a dix-huit ans, ou “You Can’t Run Away”, dont les riffs épais et le martèlement de la batterie donnent envie d’agiter la nuque et de taper du pied.

Le petit événement de l’album est bien sûr le featuring -le seul de l’ensemble- de Till Lindemann sur la reprise étonnante de “Always On My Mind”, popularisée par… Elvis Presley. La voix intense et imposante du frontman de Rammstein apporte tout de suite quelque chose en plus au morceau. Si bien que son apparition sur cet unique morceau pourrait même décevoir tellement son charisme imprègne la chanson.

S’ouvrir à d’autres horizons

Ce n’est même pas pour dire que l’on s’ennuie sur les trente-quatre minutes que durent le disque. La machine est rodée, les compositions ne sont pas spécialement originales mais ont le mérite d’être efficaces dans leur registre. Les quelques incursions orchestrales (sur “You Can’t Run Away”) sont bienvenues, même si elles auraient pu davantage être mises en avant.

De même pour les touches d’électro qui parcourent ‘’album, sans l’envahir, et qui auraient très bien pu être plus présentes. Pendant un temps, Kruspe avait même envisagé d’inclure des remixes de ces morceaux dans l’album avant de se raviser, préférant ne pas mélanger ces deux genres et réserver cela à une autre phase d’Emigrate. Mais cela n’empêche pas les éléments électroniques de faire leur apparition, en particulier sur “Come Over”, qui commence comme une ballade rock paisible avant de voir les synthés et le rythme sourd d’une grosse caisse techno accompagner les couplets.

Sans prétention, The Persistence Of Memory réussit à être un album complet, plaisant à écouter malgré quelques redondances. Il aurait peut-être été préférable que le guitariste se laisse aller à encore plus d’éclectisme dans ses compositions pour ajouter un peu plus de sel. Tant pis, ça sera pour le prochain disque.

Informations

Label : Sony Music
Date de sortie : 12/11/2021
Site web : www.emigrate.eu

Notre sélection

  • Freeze My Mind
  • You Can’t Run Away
  • Always On My Mind

Note RUL

 3/5

Ecouter l’album

Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?