Chroniques

Domadora – Tibetan Monk

Domadora est un groupe stoner rock assez étrange, ou plutôt à fond dans sa philosophie complètement barrée. Tout d’abord, son nom évoque l’esprit de La Domadora de Fieras (la dompteuse de fauve). Son invocation permettrait à ce trio explosif de calmer et maitriser les jam sessions sauvages et le rock virulent issus des compositions. Il faut croire que ça ne marche pas vraiment car “Tibetan Monk” n’est qu’une vague de jam sessions survitaminées qui ne laissent aucun moment de répit à l’auditeur.

“Tibetan Monk” démarre par le titre éponyme et sincèrement, c’est dur. Karim à la batterie ne laisse pas respirer ses toms, un démarrage qui ressemble à un final de concert où tout est permis, soutenu par un marasme de guitares apocalyptiques. Ce début risque d’en effrayer plus d’un avec sa sonorité plus proche du noise rock que du stone rock. “Ziggy Jam”, nettement plus encadré, la batterie continue son rythme frénétique et le lead guitare s’efforce de suivre avec un riff entre le doigté de Frank Zappa et la rage des Ramones. Domadora va vite, très vite même avec “Naïroya”, un morceau long de douze minutes, la guitare et la basse appelleront les déesses de la douceur et de l’harmonie, mais le batteur tel un diable qui ne demande qu’à sortir des enfers, attisera les flammes et envoûtera Belwil pour un nouveau solo penchant vers Led Zeppelin. Cette influence continuera sur l’intro de “Chased And Caught”, ce titre laissera apparaître la voix de rockeur américain proche de Wes Scantlin. Par ailleurs, ce morceau, teinté d’inspiration hendrixienne, est le seul “chanté” de l’album. “The Oldest Man On The Left” prendra le pas d’une structure musicale divisée en plusieurs parties à l’instar de Colour Haze, tantôt stoner, tantôt psyché, avant de se laisser happer, une nouvelle fois, par le trop plein d’énergie du groupe. L’envolée de guitares stridentes agrémentée d’une délégatrice est le maître mot de Domadora. Dans une continuité évidente entre stoner et classic rock, “Domadora Jam” laissera encore Belwil s’enflammer par le biais de sa six cordes. Enfin, le court “Wild Animal Skin” viendra terminer l’opus, batterie lancinante et guitare froide apporterons un peu de calme à la fin de cet effort.

Domadora n’est pas vraiment un groupe, c’est plutôt une expérience issue de plusieurs jam sessions. L’impression que les mecs ont passé davantage de temps à ressentir la musique plutôt qu’à l’écrire. Le résultat est un ensemble de titres plutôt bon mais qui suivent toujours la même ligne directrice, un peu de psyché par-ci, un peu de stoner par-là et le tout explose dans un final où la guitare déclare une guerre sans merci à la batterie. C’est cool, mais parfois répétitif. Une bonne base qui apportera probablement dans le futur un véritable album studio, et non pas un ensemble des meilleures trouvailles live de la formation.

Informations

Label :
Date de sortie : 17/04/2013
Site web : www.domadora.fr

Notre sélection

  • Naïroya
  • Chased And Caught
  • The Oldest Man On The Left

Note RUL

3/5

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