Chroniques

Djakarta – Djakarta

Pas besoin de faire des pieds et des mains pour trouver son alter ego musical, il est très souvent sous notre nez ! Mais si, cherchez bien… Cette personne avec qui vous partagez votre nom, l’amour de vos parents et peut-être même votre goûter en un jour d’extrême bonté. Raphaël et Tristan Stuart l’ont compris il y a bien longtemps et partagent depuis qu’ils sont minots leur passion pour la musique. S’il a fallu quelques coups d’essai rock à la fratrie, elle semble aujourd’hui avoir trouvé l’habit qui lui sied le mieux. Djakarta, c’est une pop doucerette parée d’un électro précis qui se fait adepte de la simplicité mais qui tape juste.

Quoi de mieux qu’un alliage entre les paysages désertiques australiens et l’élégance à la française nous direz-vous ? Les Franco-Australiens, nés d’un papa artiste (Mark Stuart, qui a d’ailleurs confectionné l’artwork à partir de l’une de ses oeuvres), se présentent très humblement dans ce tout premier EP, qui porte très sobrement leur nom de scène. “Djakarta” signe sans aucun doute la complicité et l’amour fraternel qui lient les deux artistes à une vision de l’existence pleine de voyages et de découvertes.

Si les frangins revendiquent pas peu fiers d’avoir fait leurs classes chez Grizzly Bear, Alt-J ou autre Tame Impala, exit la complexité et la noirceur que l’on y retrouve parfois. L’opus se joue d’une douce limpidité à nos oreilles, usant de but en blanc de mélodies aériennes, d’un son quasi lunaire et de la paisibilité vocale des deux Stuart. Le projet se teinte des couleurs de l’ailleurs et on se prend à voguer sur la sérénité d’une marée montante avec “Rising Tide”, le premier single sorti en mai dernier. Raphaël et Tristan semblent briller dans l’art de la modulation, entre tension et complémentarité, à l’instar de “Paranoid”, qui ouvre l’essai entre simplicité d’un synthé/voix et entrain du refrain. On est d’ailleurs fasciné par l’aisance avec laquelle nos deux voix jonglent entre profondeur contrôlée et désincarnation des choeurs vaporeux qui rythmes leurs titres. On apprécie la justesse du clavier, alliée à la chaleur apportée par la guitare et la batterie tout au long de cet EP. Pop sautillante du côté d’un “You And Me”, voyage interstellaire pour “My Friend” et chaleur d’une nuit d’été avec “On The Moon”.

Entre errances planantes et harmonies maîtrisées, Djakarta se sculpte peu à peu un visage qui pourrait bien nous rester en tête un bout de temps. Si l’EP sonne comme un avant-goût de ce que le duo sait faire, il ne nous permet pas d’assurer que les Stuart se posteront sur le devant de la scène. Autant dire qu’ils ont tout intérêt à nous en dévoiler plus. L’ensemble n’est évidemment pas parfait et parfois trop homogène, mais impossible de blâmer un projet qui n’a vu le jour qu’il y a deux ans. Pure sincérité, simple intuition et travail acharné se font maîtres-mots de “Djakarta”, qui joue à merveille son rôle d’amorce. À suivre de près.

Informations

Label :
Date de sortie : 13/10/2017
Site web : www.djakarta-theband.com

Notre sélection

  • Rising Tide
  • Paranoid
  • You And Me

Note RUL

4/5