Chroniques

Crossfaith – Xeno

Deux ans après “Apocalyze”, les Japonais de Crossfaith sont revenus avec leur quatrième effort, “Xeno”, sorti le 18 septembre 2015. Alors que son grand frère avait propulsé le groupe à l’international, celui-ci, tout en restant dans la lignée si particulière de leurs précédents travaux en mêlant metalcore et électro, pourrait avoir plus de raisons de diviser.

Cette nouvelle production adopte la même formule efficace qui mêle instruments usuels et électroniques, grâce à la présence de Terufumi Tamano à la programmation. Les thèmes de la fête y sont toujours abordés, et se marient très bien avec l’ambiance que le groupe est capable de créer à chaque passage. Crossfaith est taillé pour le live, et sa dernière venue nous l’avait confirmé. Il faut donc comprendre cette sortie comme le prélude de ce qui prendra réellement vie sur les planches, au milieu de l’effervescence du pit, comme l’a annoncé le single “Madness” qui a servi de transition entre les deux albums. Cet opus s’ouvre sur une introduction entièrement instrumentale, très théâtrale, et beaucoup plus osée que “Prelude” sur “Apocalyze”, annonçant le spectacle qui va s’ensuivre.

Côté acteurs, la formation s’offre la présence de Caleb Shomo de Beartooth sur “Ghost In The Mirror”. Mais la plus grosse surprise de l’essai est sans aucun doute “Wildfire” avec Benji Webbe de Skindred, avec lequel le combo a partagé la scène lors d’une de ses précédentes tournées, incluant la France. Le reggae s’allie au metal et à l’électro avec brio, offrant un feu d’artifice auditif qui ne donne qu’une envie : danser et faire la fête. Ce morceau fait honneur au nom de l’ensemble, “Xeno” (signifiant “l’étranger”, “l’alien”), puisqu’il outrepasse tous les codes posés jusqu’alors. Mais alors que l’on pourrait croire que la piste suivante offrirait encore plus de folie, “Tears Fall” apparait dans le tracklisting comme une véritable bouffée d’air frais : un peu de rock pur, qui nous prouve que Crossfaith a du talent, même sans toutes les modifications numériques. Entendre la voix claire de Kenta Koie, de vrais riffs non “pollués” par tout l’attirail dubstep est véritablement reposant et revigorant. Les Nippons prouvent ici qu’ils peuvent offrir encore beaucoup, et pas seulement dans une salle de concert. Et l’outro “Astral Heaven”, également toute instrumentale, très aérienne, ferme cet effort avec de nombreuses promesses quant à l’avenir des musiciens.

Si toutes les pistes de “Xeno” ne marqueront pas les esprits, elles se présentent comme un brillant portfolio pour Crossfaith. Il s’agit d’une formation de scène, de fête, mais pas seulement. Le quintette prouve une nouvelle fois qu’il est capable de se renouveler, de se différencier, d’offrir autant des chansons originales, hybrides, que des ballades. Mais surtout, il montre qu’il est ce “Xeno”, cet étrangeté musicale, cette croisée des chemins et influences (que l’on retrouve tout au long du disque, à l’instar de The Prodigy, Slipknot, Linkin Park), mais aussi des genres, et qui ne se soumettent pas aux codes, pour toujours offrir quelque chose qui tient de lui, peu importe que ça plaise ou non.

Informations

Label : Razor & Tie
Date de sortie : 18/09/2015
Site web : www.crossfaith.jp

Notre sélection

  • Wildfire
  • Tears Fall
  • Dystopia

Note RUL

4/5

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