Chroniques

Courtney Barnett – Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit

Gardez bien vos oreilles à l’affût car l’Australienne Courtney Barnett sortira son premier album le 23 mars prochain. Le tant attendu “Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit” vous enchantera et vous projettera plus vite dans un été où le lâcher prise mental sera permis.

C’est son premier essai et l’on sent dès le premier titre que cette artiste à les dents longues avec “Elevator Operator”. Sa voix dévoile une femme libre, forte, qui n’a plus peur de rien. Les paris, elle les a emmenés loin, pour enfin les décrocher avec entrain. La batterie affiche une manière frontale et totalement assumée, ce qui d’ailleurs représente la globalité de l’opus. Sans évoquer le combat féministe, “Pedestrian At Best” nous renvoie l’image d’une guerrière, qui grâce à son esprit affûté, lead son groupe comme une acharnée. Elle dénonce à travers un effet de parlophone, des idées, du vécu et des échecs de la vie désormais révolus. Son passé est bien derrière elle et elle compte bien en profiter. Elle détient une plume fluide, pleine d’humour et de sarcasmes littéraires, “Depreston” en est le premier exemple. Un air de rock folk sur une ballade, avec une voix à la Kimya Dawson des Moldy Peaches. Cette voix poudrée nous fait voyager tout en apaisant nos âmes souvent chagrines. Bien que nostalgique “Boxing Day Blues”, arrive néanmoins à faire planer ses auditeurs avec un brin vocal à la Lana Del Rey, une voix aussi légère qu’un souffle sans poids. Cette chanteuse enfin confirmée, nous narre dans “An Illustration Of Loneliness (Sleepless In New York)” l’histoire d’objets et biblos d’un appartement new-yorkais. Une histoire inspirée de solitude et d’errance. Malgré tout, ce morceau est rythmé et groovy par la ligne de guitare, une certaine ressemblance à Meredith Brooks et le rock 90’s. Elle ne s’essouffle jamais, elle nous balance un rock jeune et solaire, particulièrement avec “Nobody Really Cares If You Don’t Go To The Party”, une fraîcheur à la Garbage dans “When I Grow Up”. Sa musicalité et son talent se logent dans la case de la simplicité, rien ne dépasse, l’excentricité n’est pas au rendez-vous, mais qui contredira le fait que les choses les plus simples restent les meilleures ? Courtney semble l’avoir compris et assimilé, ce qui donne “Aqua Profunda!” et “Dead Fox”. Elle sait toutefois emprunter un timbre séducteur et sensuel avec “Small Poppies”. Sa guitare lancinante est la première responsable dans ce blues de fin de soirée. Cet air qui amène les corps à se rapprocher et se mélanger, un endroit idéal où la luxure naïve ne laisse pas de trace.

Cette auteure et artiste moderne nous embarque dans le creux de sa vague avec ses crunchs de guitares et un groove décontracté. Voilà un opus qui accompagnera vos journées ensoleillées comme vos nuits torrides. En clair : à consommer sans modération.

Informations

Label : House Anxiety – Marathon Artists / PIAS
Date de sortie : 23/03/2015
Site web : courtneybarnett.com.au

Notre sélection

  • Pedestrian At Best
  • Small Poppies
  • Boxing Day Blues

Note RUL

3.5/5