Clutch - Sunrise on Slaughter Beach
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Clutch – Sunrise On Slaughter Beach

L’été vient de s’achever mais Clutch nous propose de rester sur la plage encore un petit peu avec son treizième album au titre ensoleillé, Sunrise On Slaughter Beach. Avec plus de trente ans de carrière, le quatuor du Maryland a su imposer son style inimitable : un stoner rock ultra groovy qui sent le désert et la poussière, et qui a réussi à incorpore des éléments de toute la musique made in USA, du rock au blues en passant par la country.

Quatre ans après Book Of Bad Decisions (2018), une période inhabituellement longue entre deux albums du groupe, Clutch est de retour avec un disque à l’artwork somptueux (signé par l’illustrateur et auteur de bande dessinée Jared Muralt)

Nouvelles expérimentations en terrain familier

La première chose qui frappe avec Sunrise On Slaughter Beach, c’est sa courte durée, une trentaine de minutes seulement. C’est l’album le plus court de Clutch, qui pourrait presque flirter du côté de l’EP s’il ne comportait pas neuf morceaux. Cette courte durée n’est cependant pas une mauvaise chose et Clutch va droit au but avec un ensemble très dynamique au son volontairement lo-fi.

Toujours produit sous son propre label, Weathermaker Music, Clutch s’est entouré du producteur Tom Dalgety, connu pour son travail récent avec Ghost, pour ce nouveau disque. Une volonté d’essayer de nouvelles choses donc, avec pour résultat un album aventureux tout en restant très fidèle à ce qu’est Clutch. On y retrouve évidemment tout ce qui a fait le charme du quatuor américain : des riffs groovy frénétiques, le chant fougueux et énergique de Neil Fallon, ou la batterie survoltée de Jean-Paul Gaster.

Mais Clutch expérimente aussi énormément sur Sunrise On Slaughter Beach. On trouve pour la première fois des chœurs féminins sur “Mercy Brown”, ou de nouveaux instruments comme le vibraphone sur “Three Golden Horns”, et même un solo de thérémine, cet étrange instrument devant lequel on agite les mains, pour donner un petit côté science-fiction à “Skeletons On Mars”. Le chant de Neil Fallon expérimente aussi de nouvelles choses, comme dans la sombre conclusion de l’album, “Jackhammer Our Names”, une ballade noire sur laquelle on jurerait entendre Nick Cave ou Tom Waits.

Groove, désert et rayons lasers

Sunrise On Slaughter Beach alterne parfaitement les morceaux groovy et directs, comme ce “We Strive For Excellence” qui n’aurait sans doute pas déplu à Mötorhead, ou les chansons mid-tempo plus lentes et sludge, comme “Nosferatu Madre” ou “Slaughter Beach”. On est surtout frappé, sur chacune des chansons de l’album, par l’incroyable sens du refrain chez Clutch – même si le groupe nous le prouve régulièrement depuis très longtemps déjà.

Clutch continue d’explorer dans Sunrise On Slaughter Beach les thèmes étranges qui lui sont chers, toujours influencés par la science-fiction et les magazines pulp, les théories du complot, ou la mythologie et la fantasy. Le quatuor du Maryland a même été jusqu’à écrire un chanson entière sur Donjons & Dragons dans ce nouvel album, “Mountain Of Bones”.

Avec Sunrise On Slaughter Beach, Clutch continue de faire ce qu’il fait de mieux mais refuse de se reposer sur ses lauriers. Comme le dit si bien “Skeletons On Mars”, on a ici un album “étrangement familier et pourtant pas familier du tout“. C’est peut-être cela la clé du succès de Clutch, se renouveler constamment tout en restant fidèle à sa vraie nature.

Informations

Label : Weathermaker Music
Date de sortie : 16/09/2022
Site web : www.pro-rock.com

Notre sélection

  • Red Alert (Boss Metal Zone)
  • Jackhammer Our Names
  • Skeletons On Mars

Note RUL

 4/5

Ecouter l’album