Chroniques

Children Of Bodom – Relentless Reckless Forever

Il y a six ans, les metalleux finlandais nous avaient pondu un “Are You Dead Yet?” qui avait divisé les fans de la première heure avec un changement d’orientation musicale, confirmé trois ans plus tard avec “Blooddrunk” en 2008. Après avoir beaucoup tourné, notamment avec Slipknot, Machine Head ou encore Black Label Society, et après avoir offert aux fans la possibilité de retrouver dans une compilation ses reprises au sein de “Skeleton In the Closet” (2009), Children Of Bodom s’est remis au travail cet été pour balancer dans nos oreilles “Relentless Reckless Forever”. Alors quid de ce nouvel opus ?

Avant de commencer, il faut savoir que pour une fois, le combo a décidé de travailler avec un producteur : Matt Hyde (Slayer, Monster Magnet). Habituellement, Janna Warman (clavier) s’implique énormément dans le mixage des productions du groupe. D’où la disparition progressive du synthé dans les deux derniers albums de COB. Cette fois-ci, c’est Matt Hyde qui s’est chargé du mixage, et le claviériste tout comme le reste du groupe a été conquis par son travail. Et ils ont eu raison. Le clavier est de retour, et franchement, ca fait du bien. L’instrument est toujours utilisé à bon escient, sans surenchère. Si j’insiste sur ce point, c’est aussi parce que le disque est plus varié que son prédécesseur d’une chanson à l’autre grâce à cela. Mais pas que. Les finlandais ont semble-t-il décidé de lâcher un peu de leste sur le trash metal si caractéristique de “Blooddrunk”, et de revenir à un coté plus mélodique. Sans faire un retour complet en arrière, loin de là même, on se surprend à découvrir des parties qui rappellent les anciennes galettes. De plus, on ressent quelques influences par moment bienvenue : Pantera sur la sympathique “Cry of The Nihilist”, ou encore Megadeth sur “Ugly”. Mieux, ils vont jusqu’à presque lorgner du coté du punk sur certaines parties de l’excellente “Relentless Reckless Forever”. En somme, plusieurs petites touches rajoutés qui permet de redonner un peu de fraicheur au son de Children Of Bodom. Pour ce qui est du reste des instruments, on ne présente plus Alexi Laiho et Roope Latvala, deux excellents guitaristes. Au niveau technique, tout est très bien réalisé, le seul reproche qu’on peut faire est peut être le manque de surprise dans les solos, aussi bien de synthé que de guitare, à part sur la très bonne “Was It Worth It?” sur laquelle Alexi Laiho semble s’être amusé à faire quelque chose de moins classique, plus fun, qu’on a jamais eu l’habitude d’entendre. Certains aimeront, d’autres pas, ce solo ne reflétant pas du tout Children Of Bodom. Globalement, le son et la production (hormis le synthé donc) restent identiques à “Blooddrunk”. Comme d’habitude, l’album est composé de neuf chansons, pour une durée qui laisse encore une fois à désirer (tout juste plus de 30 minutes seulement). On regrettera d’autant plus que ce septième effort studio se termine sur la passable “Northpole Throwdown” qui passe complètement inaperçue.

Pour résumer ce disque, c’est un peu comme si “Blooddrunk” et “Hate Crew Deathroll” avait copulé pour nous donner “Relentless Reckless Forever”. Le morceau “Shovel Knockout” reflète bien cet état d’esprit. COB continue d’évoluer en gardant un son unique et reconnaissable tout en proposant quelque chose de différent. Les fans de la première heure ne s’y retrouveront probablement toujours pas malgré un léger retour aux sources; les autres (re)découvrirons une ancienne facette du quintette. On pourra par contre reprocher son manque de surprise, son manque d’inspiration parfois en tombant dans la facilité, et sa durée. A noter que “Relentless Reckless Forever” n’est pas si facile d’accès aux premières écoutes, mais une fois plongé, on peut savourer et espérer que le chemin emprunté par Children Of Bodom avec cet album est un bon présage pour les futures productions du groupe.

Informations

Label : Universal Music
Date de sortie : 07/03/2011
Site web : www.cobhc.com

Notre sélection

  • Relentless Reckless Forever
  • Was It Worth It?
  • Cry Of The Nihilist

Note RUL

3/5

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife