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Bruce Dickinson – The Mandrake Project

Dix-neuf longues années, c’est le temps qu’il a fallu à Bruce Dickinson pour sortir un nouvel album solo. Orphelin et/ou dans l’attente depuis Tyranny Of Souls (2005), les fans de sa carrière solo sont aujourd’hui servis. Pensé, peaufiné et travaillé depuis plus d’une décennie, que vaut ce The Mandrake Project ?

Un album…

Pour son septième disque solo, Bruce Dickinson a vu les choses en grand. Non seulement dix nouvelles compositions nous sont offertes en offrande, mais le frontman dévoile également une bande dessinée portant le même nom The Mandrake Project. Les deux sont plus ou moins étroitement liés, mais concentrons-nous d’abord sur l’album. Premier single dévoilé, “Afterglow Of Ragnarok” lance l’écoute dans un environnement lourd et sombre tandis que “Many Doors To Hell” suit et est étonnamment enjoué, et très efficace “à la Ghost“.

La suite, quant à elle, laisse sans voix. L’histoire sonique de ce disque se déroule sans accroc. La diversité dégagée par chacun des titres est inattendue et surprenante. Des bongos sur “Resurrection Men” avec des senteurs et mélodies dignes des déserts californiens, la chaleur orientale de “Fingers In The Wounds” sans oublier ses orchestrations, une approche résolument gros rock avec “Mistress Of Mercy”, sans oublier des bois sur “Eternity Has Failed”.

…une surprise attendue

D’ailleurs “Eternity Has Failed” a elle aussi une histoire particulière. “If Eternity Should Fail”, telle est la “versionIron Maiden, sortie en 2015, pour introduire The Book Of Souls (2015), mais ce morceau est initialement l’œuvre de Bruce, et devait être le titre éponyme de son album solo. Steve Harris est passé par là et l’a emprunté. (sic) Revu et retravaillé, ce sixième titre apporte un brin d’épique supplémentaire. Et voit également la contribution du guitariste grec Gus G. Et si vous appréciez les associations voix/piano, et les approches plus posées, cet ensemble est le vôtre.

Dickinson s’est à nouveau entouré de Roy Z (production/guitare/basse), sans oublier Mistheria (claviers) ou encore Dave Moreno (batterie). Et malgré les nombreuses années de travail, et l’utilisation de compositions datant parfois de plusieurs décennies. La cohésion des morceaux pouvait ainsi laisser craindre des inégalités, il n’en est rien. Les titres un à neuf comptent une histoire rythmée, diversifiée et ô combien réussie. Le dernier titre, lui, est presque hors sujet. Ou alors, l’est-il vraiment?

…et une bande dessinée

Constitué de douze tomes à paraître sur trois ans, le comic The Mandrake Project se veut être une œuvre à part entière, même s’il partage le même titre que l’album. L’intéressé déclare qu’il doit forcément faire des liens entre les deux réalisations, mais il ne pense pas à la bande dessinée comme une déclinaison fidèle du disque, ni même comme un complément. Enfin, la sortie du dernier tome est d’ores et déjà intrigante. Faut-il s’attendre à un cliffhanger ? Une suite en studio va-t-elle continuer l’histoire? On ouvre les paris.

Pour son retour espéré et attendu en solo, Bruce Dickinson propose un album réussi. Mais attention ! Il faut écouter plusieurs fois l’ensemble des dix titres pour les apprécier, cela est nécessaire voire indispensable. De même, si au premier abord The Mandrake Project semble décousu, il n’en est finalement rien. Il ne reste plus qu’à monter sur scène pour faire vivre ces nouvelles compositions. Un autre événement lui aussi très attendu !

Informations

Label : BMG
Date de sortie : 01/03/2024
Site web : www.themandrakeproject.com

Notre sélection

  • Resurrection Men
  • Many Doors To Hell
  • Rain On The Graves

Note RUL

 4/5

1 Commentaire

  1. Cet album est magnifique, magique, intemporel …
    C’est une œuvre complexe et très personnelle et une vraie prise de risque, car on est très, très loin de ce qu’il fait avec Iron Maiden
    Étrangement, bien qu’on soit en terrain connu, on s’aventure souvent vers des territoires jusqu’alors inexplorés.
    Il s’agit d’une sacrée belle bête qui va mettre du temps à être apprivoisée.
    On ne peut qu’être impressionné par la diversité des sonorités et l’ingéniosité des arrangements.
    C’est une fabuleuse offrande que le chanteur vient de faire à ses fans et à ceux qui apprécient sa carrière en solo.

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