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Bleachers – Bleachers

Si, au premier abord, le nom de Bleachers ou même sa musique ne vous dit rien, vous l’avez sûrement déjà entendu sans même le savoir. Le groupe a accompagné des artistes tels que Taylor Swift, St. Vincent, Lorde et Lana Del Rey. Sa renommée dans le monde musical est due principalement à la popularité du leader Jack Antonoff, producteur et détenteur de trois Grammy à l’heure actuelle. Le groupe revient en 2024 avec son quatrième album nommé tout simplement : Bleachers.

La rencontre des années 80 et de l’autotune

Depuis son premier disque, le sextuor assume pleinement se trouver nostalgique des années 80 et notamment l’ambiance des films de John Hughes (The Breakfast Club, La Folle Journée De Ferris Bueller, etc.). L’album précédent, Take The Sadness Out Of Saturday Night (2021), commençant directement avec un featuring de Bruce Springsteen, avait laissé une ambiance de fête pop new wave propre à cette génération. Si sur ce nouvel album, l’interprète de “Dancer In The Dark” n’est pas revenu, son influence est indéniable. Par la présence du saxophone magnifiquement joué par Evan Smith, on peut citer comme influences prédominantes R.E.M. et Simple Minds. La force de ce disque réside dans la facilité d’Antonoff à moderniser ce style le transformant en rock synthpop. Que ce soit avec une légère touche d’autotune, des sujets actuels (le décès de Kobe Bryant, la marque Balenciaga, ou tout simplement Kylie Jenner), on se retrouve définitivement bien à danser telle une “Modern Girl“, enfin pour la première partie de l’album seulement.

Une inégalité de production

“I Am Right On Time”, “Modern Girl”, “Jesus Is Dead”, que des titres entraînants pour débuter l’ensemble et dandiner des hanches, des prémices perturbées par le premier featuring. Bien qu’appréciée et très grande artiste, Lana Del Rey sur le morceau “Alma Mater” vient casser, voire stopper complètement la fête. Une atmosphère plus sombre, défaitiste, qu’elle assume dès la première phrase “I’ll make it darker“, semblant tomber comme un cheveu dans la soupe. La suite de l’album enchaîne une ambiance, puis une autre, perdant clairement l’harmonie complète de l’ensemble. Le morceau “Tiny Moves” peine à remplir à nouveau la piste malgré un refrain répétitif, monté d’un octave, et coupé court laissant un goût amer de travail bâclé. À force de modernisation et sûrement de tentatives musicales, Jack (en rôle de producteur) lisse la fin du projet, et délaisse même le style singulier de Bleachers. En écoutant les derniers titres où plusieurs voix ne font plus qu’une, il est à se demander si le disque est fini et la plateforme de streaming a enchaîné avec The National ou The 1975 qu’Antonoff a produit.

Dans sa globalité, l’écoute de Bleachers est agréable bien qu’inégale à certains moments. On en retire de bons tubes dansants, un retour de la new wave pop et du saxophone qui, on l’espère, saura se retrouver plus présents dans les futurs projets du groupe ou du producteur Jack Antonoff.

Informations

Label : Dirty Hit
Date de sortie : 08/03/2024
Site web : www.bleachersmusic.com

Notre sélection

  • Ordinary Heaven
  • I Am Right On Time
  • Modern Girl

Note RUL

 3/5

Ecouter l’album

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Eurielle Boslowsky
Ayant toujours rêvé de devenir la première influenceuse sur Spotify, on m'a recommandé de revenir sur Terre et plutôt de partager ma passion via des mots. Alors me voici.