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Baroness – STONE

Après nous avoir conté au fil de cinq albums toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et être devenu l’un des groupes de sludge metal les plus populaires et les plus respectés du genre, Baroness s’intéresse désormais à la pierre – pas étonnant pour un groupe de rock après tout – avec son nouvel album, STONE.

Si le groupe originaire de Géorgie en a fini avec les couleurs, une grande palette d’émotions est toujours présente dans la musique de Baroness et, bien qu’elle se soit assagie en devenant presque plus pop au fil du temps, celle-ci est toujours aussi puissante, mélangeant habilement heavy rock psychédélique, stoner et influences folk américaines.

Une pierre qui brille de mille nuances

Après un Gold & Grey dense et ambitieux, mais presque indigeste par moments, Baroness revient à l’essentiel avec un disque plus court – quarante-six minutes contre soixante pour son prédécesseur -, plus accessible mais tout aussi efficace que les précédents efforts du quatuor. On retrouve sur cette nouvelle sortie le même line up que sur Gold & Grey, qui avait vu arriver Gina Gleason en remplacement de Peter Adams à la guitare. Et la guitariste s’impose à travers STONE, à la fois avec sa maîtrise virtuose de son instrument, mais aussi par ses vocaux en arrière-plan – l’ouverture folk “Embers” ou le heavy/stoner “Anodyne” – offrant ainsi des harmonies vocales aériennes poétiques et psychédéliques.

Si STONE tend à calmer un peu les expérimentations de Gold & Grey et se veut plus direct, ce nouvel album de Baroness n’en est pas moins riche en influences, nuances et sonorités. Le voyage auquel nous convie John Dyer Baizley (chant, guitare, et tête pensante du groupe) est à la fois varié et cohérent. Baroness explore plus qu’à l’accoutumée ses penchants folk et “proche de la nature” avec les titres d’ouverture et de conclusion “Embers” ou “Bloom”, ou l’introduction de “Magnolia” dans laquelle les bruits de la forêt se mélangent aux harmonies vocales et à la guitare acoustique.

Un ensemble solide comme un roc

Baroness prend d’autres virages inattendus au cours de ce nouveau voyage : du quasi-shoegaze “Under The Wheel” à mi-chemin entre un Deftones et un Neurosis, au spoken-word aux accents sludge-progressif façon Mastodon de “Beneath The Rose”, en passant par ce “Choir” qui nous rappellerait presque Clutch et ses cavalcades far west si le morceau ne se terminait pas par un sombre et inquiétant discours sous fond d’expérimentations électroniques. À ces titres aux influences variées se côtoient d’autres morceaux à l’ADN purement Baroness, stoner et heavy, comme “Last Word” ou “Shine”, qui mettent en avant le chant de John Baizley et les solos de guitare.

Enfin, impossible de parler d’un nouveau disque de Baroness sans s’arrêter rapidement sur le sublime artwork de sa pochette, l’œuvre comme toujours de John Dyer Baizley. On y retrouve les mêmes silhouettes féminines dénudées, telles des muses de la mythologie grecque ou des peintures de la Renaissance, entourées de fleurs, de flammes, et d’animaux, à la différence près que toutes les couleurs s’y mélangent désormais, à l’inverse des précédents albums monochromatiques de la formation.

Baroness s’est peut-être affranchi du code couleur qui dirigeait ses albums jusqu’à présent, mais ce nouveau disque est tout aussi puissant, riche en émotions et en sonorités que les précédentes sorties du groupe de Savannah. Si STONE est une pierre, alors c’est une pierre précieuse scintillante de mille couleurs, à n’en pas douter.

Informations

Label : Abraxan Hymns
Date de sortie : 15/09/2023
Site web : yourbaroness.com

Notre sélection

  • Under The Wheel
  • Beneath The Rose
  • Last Word

Note RUL

 4/5

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