Chroniques

Babyshambles – Sequel To The Prequel

Après les éloges sur “Grace/Wastelands” premier album solo de Pete Doherty paru en 2009, il est clair que le public attend avec impatience le poète anglais dans l’une de ses deux formations plus rock. The Libertines ? Il ne faut pas rêver. Alors, comme un cadeau d’anniversaire pour fêter les dix ans du groupe, c’est à Paris que les Babyshambles se sont retrouvés pour enregistrer leur troisième opus, “Sequel To The Prequel”. Stephen Street reste à la production, il suit Pete depuis sept ans maintenant, connu pour son travail avec The Smiths et Blur. Le poète maudit a l’air apaisé et aussi inspiré que jamais.

Les guitares fusent sur le très punk “Fireman”, magistral dans cet univers où Pete baigne depuis les Libertines. “Nothing Comes To Nothing” aux guitares ensoleillées et la nonchalance habituelle du british rappellent les belles heures de gloire des Libertines. L’éclectisme est de rigueur sur la moitié de l’opus. “New Pair” jouit d’un ensemble guitare/batterie très country et les talents de conteur de Doherty s’y prêtent à merveille. Plus tard, les quatre londoniens s’amuseront sur un reggae “Dr. No”. “Sequel To The Prequel” viendra titiller la soul et le jazz à l’aide d’un violon et surtout d’un piano de grande tenue. Le violon reviendra pour le folk “Picture Me In A Hospital”. La bande de Doherty ira jusqu’à toucher à la new wave avec le minimaliste “Minefield”, oppressant et capiteux. Pour le reste, de “Penguins” à “Seven Shades” en passant par “Maybelline”, l’énergie des précédents albums est bien présente avec ses effusions de guitares électriques et coups de batterie hargneuse, par contre le son, gras auparavant, s’est lissé avec les années. Enfin, d’autres comme “Fall From Grace” renverra à “Grace/Wastelands”, les subtils arrangements acoustiques en moins. Au milieu de ce mélange de genre stagne “Farmer’s Daughter”, titre pop rock à ne surtout pas écouter, un moment d’égarement probablement.

Les Babyshambles sont en forme. Malgré un album en demi-teinte, il n’en est pas moins supérieur aux précédents techniquement et avec des textes au cœur de l’émotion et de l’instant. Traitant de ses amies, ses amours et ses emmerdes, celui qui peut se targuer d’être le William Blake de la chanson anglaise se met à nu et n’a rien à envier à ses pairs. Un “Sequel To The Prequel” qui, sans être surprenant, est l’un des meilleurs de la rentrée et qui risque de renouer avec les déçus de “Shotter’s Nation” (2007). “Down In Albion” (2005) n’est pas loin.

Informations

Label : Parlophone Records
Date de sortie : 02/09/2013
Site web : babyshambles.net

Notre sélection

  • Fireman
  • Sequel To The Prequel
  • Dr. No

Note RUL

4/5

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