Chroniques

Avenged Sevenfold – Hail To The King

Suite au très bon mais douloureux “Nightmare” en 2010, marqué par la disparition de leur batteur Jimmy “The Rev” Sullivan, les quatre d’Avenged Sevenfold ont néanmoins décidé de poursuivre leur route ensemble, confiant au jeune Arin Ilejay la difficile mission de succéder au Rev. Ils effectuent aujourd’hui leur retour avec “Hail To The King”.

Malgré un chagrin encore vivace, il faut bien avouer que les fans ont été soulagés de voir la bande d’Huntington Beach à nouveau au travail, et ce nouvel album s’est donc accompagné sans surprise d’une très forte attente. Avec un premier single dans les bacs dès la mi-juillet, du même nom que le futur opus, le quintette, reconstitué, a su faire monter la pression tout en rassurant les plus sceptiques, avec un morceau efficace, bâti sur une intro explosive, des riffs accrocheurs et un solo sans faille. Et cependant, on ne peut s’empêcher de trouver un caractère un peu simpliste à la dite piste, en raison notamment de son refrain franchement linéaire, tant au niveau de la mélodie que de la ligne de chant. Toutes nos craintes n’auront donc pas été complètement apaisées par ce premier extrait de l’album. Alors que nous avons enfin pu nous mettre sous la dent les neuf autres titres, nous voilà finalement en mesure de porter un vrai jugement sur le nouveau Avenged Sevenfold. Avec “Shepherd Of Fire” et son intro à l’ambiance très gothique, rythmée par des coups de cloche, nous nous plongeons sans peine dans l’atmosphère aussi sombre que réjouissante dans laquelle le groupe souhaite encore une fois nous emmener. Un morceau puissant et bien mené qui permet au passage de constater que l’ami Synyster Gates n’a rien perdu de sa vélocité, en témoigne son solo endiablé, ni de sa complicité musicale avec son acolyte Zacky Vengeance. Mais c’est l’enchaînement de ce premier titre avec le fameux éponyme “Hail To The King” qui met en lumière une certaine ressemblance entre les deux pistes, que l’on aurait sans doute moins remarquée si celles-ci avaient été mieux réparties sur l’opus. Dommage car ce début donne à penser que la formation est moins inspirée que par le passé, alors que le reste du disque s’en sort plutôt mieux, à commencer par la troublante “Requiem” et son choeur classique, la voix par moment presque fantomatique de M. Shadows venant ajouter à l’ambiance déjà très mystique du morceau. On a là affaire à un titre indéniablement plus recherché, qui ne manque pas de provoquer un pincement au cœur tant il renvoie à l’inégalable “A Little Piece of Heaven”. “This Means War” et “Planets” sont sans doute les chansons les plus lourdes de l’ouvrage, la première faisant son œuvre à coup de gros riffs et d’une rythmique sans grande variété mais efficace, tandis que la seconde jouit de sa richesse instrumentale, bien que le morceau, avoisinant les six minutes, finisse par lasser à cause de son côté un peu trop criard. “Crimson Day” est la ballade de la galette, livrant une mélodie des plus mélancoliques qui marie avec succès violons et guitares électriques pour un résultat poignant qui ne manquera pas d’évoquer “So Far Away”. Mais ce sont des compositions comme le féroce “Doing Time”, avec ses ruptures rythmiques et ses guitares aventureuses, l’entêtant “Heretic” ou encore le puissant “Coming Home” et sa grosse partie instrumentale, offrant plus largement l’occasion à Arin Ilejay de montrer l’étendue de ses compétences, qui rappellent vraiment à quel point la formation californienne avait manqué à ses fans, et combien elle a encore à offrir. “Acid Rain” vient mettre un terme à l’opus de la plus belle façon avec sa dimension atmosphérique, hors du temps, s’appuyant sur tout un orchestre pour une conclusion des plus grandioses, démarrant avec douceur pour ensuite prendre l’aspect d’une marche au son des tambours, et disparaître parmi des bruits de pluie et d’orage. Un ravissement pour les oreilles.

Si l’absence du Rev se fait indéniablement ressentir tant au niveau de la composition que des patterns de batterie ou encore des choeurs, Avenged Sevenfold s’en tire de façon tout à fait honorable sur ce nouvel essai, malgré quelques titres un peu en dessous du lot. Bien sûr, il manque ce petit grain de folie, cette force de créativité qu’apportait Jimmy au groupe, mais on aurait tort de déjà déclarer ses complices à bout de souffle. Cette nouvelle formation fonctionne bien, et l’on a hâte de voir ce qu’elle nous réserve pour l’avenir.

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 26/08/2013
Site web : www.avengedsevenfold.com

Notre sélection

  • Requiem
  • Heretic
  • Acid Rain

Note RUL

3/5

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