Chroniques

Attika7 – Blood Of My Enemies

Mais qu’est-ce ? Le groupe ne vous dit rien et c’est tout à fait logique. Et pourtant, Attika7 est composé de l’ex-chanteur du groupe Biohazard, en la personne d’Evan Seinfeld, de Scott Reeder, ex-membre de Kyuss et enfin du célèbre Rusty Coones : lead guitariste, membre des Hells Angels en Californie, concessionnaire de motos et bientôt acteur au sein de la série “Sons Of Anarchy” ! Du lourd non ? En effet, sur le papier, le CV de Rusty est impressionnant et outre cet univers de bikers, il faut maintenant que le côté musical soit à la hauteur. Sachant que certains titres composés apparaissent au sein de la fameuse série représentée par “The Reaper”, vous savez donc à quoi vous attendre : et non, ce n’est pas un album de pop, déçu ? Allez hop, on prend son casque, on enfourche sa Harley : let’s take a ride with Attika7!

Nous voilà en terrain hostile, veste à patch, croix germaniques ornant les grosses cylindrées, la ballade s’annonce palpitante. Décliné en treize étapes, l’écoute promet de bien belles surprises et débute avec le titre “Crackerman”. Cette introduction est assez lugubre et lourd, mais le véritable lancement de la chanson se fait tout en puissance. L’évolution au sein de la composition se fait progressivement mais de très belles manières. “Serial Killer” rappellera le grunge typé Alice In Chains avec ses mélodies bien que la voix d’Evan n’a rien à voir avec le mythique groupe des années 90. “Greed And Power”, via son riff dévastateur pourra faire penser à Black Label Society et à son charismatique Zakk Wylde, mais malgré les sonorités assez proches, sur ce morceau et sur quelques autres à suivre, il n’est tellement possible d’assimiler leurs musiques respectives. “The Hard Cold Truth” sonne tel un poème reprenant et mettant à l’honneur les bonnes valeurs de la vie, paraissant un peu à l’opposé de l’image véhiculé par les MC (Motorcycles Club), bien que la famille et l’honneur soient des éléments primordiaux. Suite à cette petite pause sur l’historique route 66, “No Redemption” aborde toujours la même efficacité alliant simplicité et gros son. “Hellbound” s’inscrit dans cette lignée également, avec un rythme grandement imposé et un riff vite assimilé machinalement. Les thématiques abordées ne sont certes pas très recherchées, mais quel que soit le groupe c’est de “tradition” de s’y engager de cette manière. L’opus est très bien ficelé et nombreuses sont les parties intéressantes. Malgré cela, il est assez facile de penser que la musique déployée par Attika7 peut vite rappeler de nombreux autres groupes.

Sans pour autant dire que “Blood Of My Enemies” est un déjà-vu, bon nombre d’éléments est caractéristique de ce heavy metal, couleur chrome. La collaboration est intéressante  et réussie, reste maintenant à passer à l’étape révélatrice qui est le live. Aurons-nous l’occasion de voir le groupe en France pour les juger d’un point de vue scénique ? Attika7 est une belle découverte et l’évolution du groupe est à suivre. A évaluer sur la durée.

Informations

Label : Ninetone / Membran
Date de sortie : 30/07/2012
Site web : www.attika7.com

Notre sélection

  • Green And Power
  • No Redemption
  • Hellbound

Note RUL

3/5