Chroniques

Asking Alexandria – Reckless & Relentless

Asking Alexandria est un groupe jeune. Jeune, car il n’existe que depuis trois ans. Jeune, car il diffuse un esprit emo en adéquation avec son public (plutôt jeune). Alors que leur premier album, “Stand Up And Scream” (2009), proposait des compositions rugueuses mêlées à des sons électroniques avec deux voix hurlant des paroles sombres et poétiques sur fond épique, leur deuxième méfait, propose des compositions rugueuses mêlées à des sons électroniques avec deux voix hurlant des paroles sombres et poétiques sur fond épique. Ah, on vous l’avait pas dit ? Le deuxième est la copie du premier.

“Reckless & Relentless” s’ouvre sur “Welcome”, une introduction qui met en place le tableau au sein duquel le disque se déploie. S’ensuit “Dear Insanity”, qui annonce la couleur : le rythme sera rapide, les compositions complexes, les voix foooortes, l’atmosphère mystérieuse et les parties électro… assez récurrentes. Dès lors, l’auditeur avisé n’a aucun doute sur le fait que, sauf erreur, ce second opus sera le frère jumeau de “Stand Up And Scream”. Malgré cela, sur le plan structurel, nous devons reconnaître que la musique d’Asking Alexandria a gagné en cohérence, comme sur “A Lesson Never Learned” qui comporte des ponts épiques frôlant le métal symphonique. Le groupe a également fait des efforts pour donner un rythme à l’album. Ainsi, “Dedication” fait office d’interlude, introduisant astucieusement la chanson la plus emo et posée du CD : “Someone, Somewhere”. Cette dernière permet d’apprécier le potentiel mélodique de la voix principale (la plus claire, celle de Danny Worsnop). Mais notre enthousiasme retombe à l’écoute de “The Match”. Taillé pour la scène et entraînant, cette composition se distingue du reste par sa partie dance. Spontanément, nous imaginons qu’elle correspond pile au moment où, lors du live, les chanteurs ordonneront au public de “Clap your motherf-cking hands”… A l’époque de “Stand Up And Scream”, ces changements paraissaient originaux. Désormais, ils prêtent à sourire. Le pendant théâtral et épique de l’univers de Asking Alexandria atteint son apogée sur “Morte et Dabo”, qui referme le tableau dans un style similaire à celui d’un Cradle of Filth du pauvre. En gros, les morceaux s’enchaînent dans le même registre, et il nous faut être particulièrement attentifs pour les distinguer les uns des autres.

Notre verdict ? A l’image de son public, Asking Alexandria paraît en quête d’identité et cherche à s’affirmer à travers quelques partis pris musicaux décalés. Pourtant, malgré des tentatives, la recherche tourne en rond. Dans la lignée des clichés propres à l’histoire de la musique populaire, quand le premier album d’un groupe ou d’un artiste solo a été prometteur, le deuxième est considéré comme un défi important. Tout le monde vous attend au tournant et attend de vous que vous prouviez que le succès du premier essai n’est pas du à un coup de chance mais à votre talent. Malheureusement, “Reckless & Relentless” comporte peu de prises de risques. L’ensemble s’écoute mais l’auditeur dans l’attente d’une certaine maturité musicale passera son chemin… Car Asking Alexandria est un groupe (trop) jeune.

Informations

Label : Sumerian Records
Date de sortie : 05/04/2011
Site web : www.askingalexandriaofficial.com

Notre sélection

  • A Lesson Never Learned
  • To The Stage
  • Someone, Somewhere

Note RUL

2.5/5