Chroniques

Apolline – No Longer Rain

Formé fin 2011, le groupe se compose de cinq musiciens, tous issus de la scène rock. L’idée est à la fois simple et complexe : se former autour d’un style allant aussi bien du rock américain actuel (Foo Fighters, Queens Of The Stone Age) à l’anglo-saxon, à l’image de Muse. Le tout restant ancré dans le rock des 70’s (The Doors, Led Zeppelin) traversé par des élans rock progressif dans la veine d’Incubus. Arthur Navellou (chant) est l’atout majeur du combo, imprégné par des chanteurs tels que Bertrand Cantat et Jim Morrison, il invite, par ses textes, à se redécouvrir soi-même, en anglais et en français, en restant toujours mélodieux, accrocheur et envoutant. Reste à savoir si le mélange de genre et de style a bien pris ou s‘il laisse un gout amer en pleine bouche.

“Puck” accroche d’office avec une voix associant la force de Josh Homme et les aigus de Caleb Followill (Kings Of Leon). La rythmique est saccadée, très stoner rock américain à l’image de Queens Of The Stones Age, sans oublier un pont, aux envolées aérodynamiques, digne de Jimmy Page. Beaucoup plus Foo Fighters, “Fire In The Hole”, se permet une ambiance ska induite par la rythmique de la guitare, donnant tout simplement l’envie d’effectuer des bonds de trois mètres. Mais le refrain reste légèrement mou du genou, à l’instar de “BodyBack”. Le titre explose dès la première seconde avec un riff sorti tout droit d’Incubus et se ramollie uniquement au refrain (encore), dommage car la structure entière du morceau est agréable. Par la suite, l’album se permet des mélanges de sonorités 60’s et d’un style punk rock entre The Knacks et Green Day. “Idiot”, “Mermain In A Bathbub” ou encore “You Sexy Knows”, sont conduits par une voix, une guitare et une batterie qui semblent à toutes épreuves, mais hélas, buttent lors des ponts et des refrains. Se voulant plus aériens, les titres s’enlisent dans un bourbier rock alternatif, proche de Hole, le punch en moins. Après avoir prouvé la qualité de sa voix dans un style d’outre-Manche, Arthur Navellou passe au français sans rien perdre de sa superbe. “Shook Up” explose comme un bon vieux titre de The Mars Volta et Apolline s’offre même une performance très rock français, des années 80, mariant le style épuré de Téléphone et les textes de Noir Désir. L’opus se termine sur “Shine”, qui démarre par une basse, une batterie et une voix complètement calqués sur le style de Muse, mais se termine avec une instrumentale beaucoup plus personnelle, aérienne et agrémentée d’un riff semi-psychédélique à la David Gilmour, excellente chute.

Avec “No Longer Rain”, Apolline présente l’étendue de sa palette musicale et de ses influences sans réussir savamment le mélange. Ce qui est bien dommage car l’esprit artistique est bien présent, les textes sont plutôt inventifs et la voix impressionnante, voire troublante. Il faut espérer que le prochaine cuvée, toute en gardant sa créativité et sa technicité, soit de meilleure facture.

Informations

Label : M & O Music
Date de sortie : 22/03/2013
Site web : www.apollineofficiel.com

Notre sélection

  • Puck
  • Mauvais Genre
  • Shook Up

Note RUL

2.5/5