Annisokay - Abyss - The Final Chapter
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Annisokay – Abyss – The Final Chapter

Quatre ans après Aurora et une succession de sorties qui ont progressivement structuré la trilogie Abyss, Annisokay ferme enfin ce chapitre avec Abyss – The Final Chapter. Pensé comme la version définitive de cette ère cyber-mélodique, l’album rassemble, affine et prolonge la formule installée depuis 2020. Un disque solide, homogène, porté par une production irréprochable… mais qui laisse l’impression d’un final trop sage pour vraiment marquer l’histoire récente du groupe.

Un univers parfaitement ciselé

Dès les premières minutes, Annisokay réaffirme le terrain qu’il maîtrise. Ambiances synthétiques, riffs nets, alternance millimétrée entre screams et voix claires : on retrouve immédiatement les codes établis depuis Abyss. Les morceaux les plus directs – comme “Human” ou “Calamity” – témoignent de la volonté du groupe de conserver une efficacité immédiate, presque automatique. À l’inverse, des titres plus mélodiques tels que “Time” ou “Silent Anchor” renforcent la dimension émotionnelle et atmosphérique de l’ensemble.

On sent que le groupe a voulu livrer une synthèse : pas de virage brutal, pas de volonté manifeste de réinventer la formule, mais un raffinement continu de ce qui a fait la force de leur période récente.

Maîtrise totale, risques minimum

Ce chapitre final brille avant tout par la stabilité de son écriture. La production signée Christoph Wieczorek est une véritable vitrine sonore : tout est net, puissant, calibré, sans un dépassement qui viendrait perturber l’équilibre général. Et c’est précisément là que l’album trouve sa limite.

Les moments qui percent un peu plus – l’agressivité tardive de “Get Your Shit Together”, l’énergie plus rugueuse de “Never Enough”, l’ampleur dramatique de “Throne Of The Sunset” – laissent entrevoir ce qu’un final plus audacieux aurait pu proposer. Mais ces éclats restent dispersés, jamais poussés jusqu’à devenir un réel pivot narratif ou esthétique.

Même les titres les plus ambitieux du milieu d’album, comme “Splinters” ou “My Effigy”, confortent davantage la cohésion que la prise de risque. On admire la précision, mais l’on attend parfois un battement de cœur plus imprévisible, un grain qui viendrait fissurer cette surface impeccable.

Une fin de cycle propre, presque trop

La présence d’un titre extérieur comme “H.A.T.E.” d’Any Given Day, intégré en fin de disque, renforce ce sentiment de compilation finale. Cohérent sur le plan stylistique mais inattendu dans un disque censé conclure une ère, le morceau pousse encore un peu plus l’ensemble vers un statut d’épilogue élargi plutôt que de statement définitif.

Le reste des morceaux de clôture – “Oblivion”, “Into The Gray”, “Inner Sanctum” – referment l’ensemble avec élégance, dans un mélange de mélancolie, de tension douce et de maîtrise formelle. Une belle fin, mais qui manque de cette rupture, de cette étincelle que l’on attendait pour marquer symboliquement la conclusion d’une trilogie.

Un final solide… mais pas décisif

Avec Abyss – The Final Chapter, Annisokay propose un bilan clair de son identité actuelle : moderne, mélodique, électronique, parfaitement produite. Les fans de cette ère y trouveront un condensé fidèle de tout ce qui fait la force du groupe depuis 2020. Mais pour clore un cycle aussi important, on pouvait espérer une ambition plus affirmée, un geste plus tranchant, quelque chose qui dépasse la simple consolidation. L’album est réussi, incontestablement. Il fonctionne, il sonne fort, il respire la maîtrise. Mais il n’imprime pas ce sentiment d’accomplissement total qu’un “Final Chapter” laisse attendre. Reste désormais à découvrir si la page suivante révélera un Annisokay plus aventureux – et peut-être plus surprenant.

Informations

Label : Arising Empire
Date de sortie : 21/11/2025
Site web : annisokay.com

Notre sélection

  • Never Enough
  • Human
  • Throne Of The Sunset

Note RUL

 3,5/5

Ecouter l’album

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Fabien Groslambert
Oui je tiens à jour un Google Docs qui liste tous les concerts auxquels j'assiste depuis 2013, et alors ?!