Chroniques

Anathema – Distant Satellites

En 2012, les Anglais d’Anathema avaient frappé très fort en offrant l’album “Weather Systems“. Si ce dernier avait été plus que bien accueilli et a marqué les esprits, le gang Cavanagh, accompagné du duo Douglas et de Daniel Cardoso, ont bien indiqué leur désir de vouloir essayer autre chose avec “Distant Satellites”. Il fut l’un des pionniers du death/doom avec des groupes tel que Paradise Lost, en s’offrant le droit de basculer dans le rock progressif.

L’ensemble débute par deux titres qui n’en font qu’un. Si “The Lost Song Part 1” met davantage l’accent sur la voix de Vincent Cavanagh, “The Lost Song Part 2” prononce davantage celle de Lee Douglas et la met plus en valeur que sur la première. Au final, ces deux morceaux annoncent bien l’atmosphère de ces satellites, un rythme assez lent, un peu comme s’ils étaient perdus dans l’espace. “Ariel” est une très belle ballade, la voix cristalline de Lee vous transporte et fait frémir grâce à l’appui du clavier de Daniel Cardoso. Après un long mais agréable passage calme, Vincent vient rejoindre Lee pour faire décoller ces 6 min 29 de pure douceur. Il est évident qu’ici Anathema ne retourne pas à ses sources, mais n’abandonne pas pour autant le style utilisé pour le précédent opus. Si “The Lost Song Part 1 & 2” ne sont pas suffisantes une troisième partie, “The Lost Song Part 3” vient s’y ajouter. Découper ce titre en trois permet de ne pas faire un seul et même morceau bien trop long, pouvant ennuyer l’auditeur. “Anathema” est un petit bijou de 6 min 41, comme une sensation de flotter sur un nuage, faisant oublier tous les petits soucis du quotidien, un monde de douceur, une ambiance très sereine. Les guitares de Vincent et Daniel Cavanagh savent s’échanger la balle sans effacer l’autre, John Douglas ne se fait pas oublier derrière ses futs, mais distille des frappes très douces accompagnées du clavier de Cardoso et de la basse de Jamie Cavanagh. Le seul reproche à cette piste serait l’absence de la voix angélique de Miss Douglas. Après un passage aussi doux que possible, “You’re Not Alone” donne la possibilité à Daniel (claviers) de s’amuser. Il s’agit du premier morceau de cette galette à innover et à proposer autre chose, suivi de “Firelight”, qui n’a vraiment rien d’époustouflant, mais donne encore une fois le champ libre à Cardoso. “Distant Satellites” replonge dans une bulle appelant au voyage, la musique se veut un peu plus électro, sans pour autant en faire trop. C’est le point positif de ce morceau, tenter autre chose sans tomber dans la lassitude. “Take Shelter” est à “Distant Satellites” ce que “Firelight” est à “You’re Not Alone”, un complément de la piste précédente.

Loin de s’éloigner de leur style actuel, mais loin de leurs débuts, les britanniques se font plaisir. Le mariage des deux voix test sublime et on se laisse envoûter. Au bout de cinquante-sept minutes à voyager en dehors de la Terre, le retour au monde réel semble très difficile et une seule envie se fera ressentir : repartir ! Même s’il n’innove pas plus que ce qu’on pourrait ou aimerait espérer, cet album est la touche douceur dans ces moments difficiles.

Informations

Label : Kscope Music
Date de sortie : 09/06/2014
Site web : www.anathema.ws

Notre sélection

  • Anathema
  • Ariel
  • You’re Not Alone

Note RUL

3.5/5

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