Chroniques

Wild Shades – Underground Sanity

Disponible depuis octobre 2009, “Underground Sanity” est le premier EP des Wild Shades. Une démo qui laisse entrevoir l’identité colorée du quintette essonnien, marquée de passages ambiants soignés, de tendances progressives affirmées et surtout d’un rock qui n’oublie pas sa force.

Ne disposant que de cinq titres pour charmer vos oreilles, le groupe ne se cache pas et ouvre le disque avec un “Two Revolutions” qui peut être considéré comme assez représentatif de l’identité évoquée précédemment. Le morceau se dévoile de manière calme, en développant une ambiance qui s’appuie sur un rythme simple et l’utilisation ponctuelle de sons “distants” de guitare. La voix de Loïc est alors tout ce qui perturbe -si l’on peut dire- cette ambiance jusqu’au premier refrain où l’ensemble adopte un son résolument plus rock pour accompagner la complainte du chanteur, qui gagne en intensité. Derrière, les instruments replongent dans leur univers atmosphérique, tandis que la voix continue de se charger en émotion, et mène le tout vers un final au son de nouveau résolument rock qui permet à la chanson de dégager toujours plus de force, en dépit de petits défauts tels que la difficulté à comprendre les paroles à certains moments. On enchaîne avec un “Morning Star” qui commence de manière similaire, mais qui, une fois l’aspect ambiant délaissé, après deux minutes vingt, ne retombe pas, et là aussi, gagne constamment en puissance, pour aboutir à un résultat très maîtrisé, un peu plus “simple mais efficace”, notamment au niveau du final, excellent. La troisième piste, “1971”, est construite un peu à la manière de “Two Revolutions”, bien que la ressemblance s’arrête là. Les instruments créent une ambiance, certes moins éthérée que sur le morceau d’ouverture, et accélèrent pour accompagner les refrains, tandis que le chant accroît progressivement sa charge émotionnelle. S’ensuit “Goodbye”, qui, fidèle à son titre, fait appel avec succès à des émotions d’un registre plus triste, notamment grâce à des guitares qui évoluent à merveille dans un rôle de soutien à une voix qui prend ici une dimension un cran plus affirmée que sur le reste du disque. Enfin démarre “Behind The Eyelids”, qui clôt cette démo. Une ambiance particulièrement douce, très efficace, enrobe les trois premières minutes, laissant la chanson effectuer une sorte de longue mise en place. Puis la musique change de façon surprenante, pour nous livrer ce qui est peut-être le passage le mieux senti de ce “Underground Sanity” d’un point de vue instrumental, et par-là même révéler le potentiel malheureusement sous-exploité de cette version de “Behind The Eyelids”. En effet, si le groupe joue maintenant le morceau un peu différemment en concert, la version CD aurait mérité d’être un peu plus longue et beaucoup plus “folle” passée la barre des deux minutes trente, ce qui lui aurait permis d’atteindre une plus grande intensité, et, par conséquent, d’avoir un impact beaucoup plus conséquent sur son public, en particulier lors de la première écoute.

Pour conclure, on trouve sur cet EP une batterie solide, une basse un peu légère mais qui occupe son espace, des guitares qui proposent des sons recherchés, un chant de très bonne qualité même s’il gagnerait à élargir un peu son registre –on lui pardonnera également quelques rares et légers égarements dans son anglais-, des compositions intéressantes, mais, malheureusement, rien de mémorable, en particulier en l’absence d’un “Behind The Eyelids” beaucoup plus intense, qui aurait sans doute fait passer la note à 14 voire 15. Cela demeure un premier essai convaincant et un coup de cœur personnel.

Informations

Label : Rock’Essonne
Date de sortie : 10/10/2009
Site web : www.myspace.com/wearewildshades

Notre sélection

  • Morning Star
  • Goodbye
  • Behind The Eyelids

Note RUL

3/5

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife