Chroniques

The Struts – Young And Dangerous

Petit retour en arrière, pas si loin en 2014 où le monde découvre The Struts, formation britannique menée par l’excentrique Luke Spiller. “Everybody Wants” enfonce rapidement les portes de la gloire et mène le groupe à un succès immédiat qui le verra notamment partager l’affiche d’un certain Mick Jagger et ses “Pierres Qui Roulent”. Excusez du peu. Il faut dire que ce premier effort réunissait tous les ingrédients pour que la sauce prenne en invoquant diverses influences -principalement britanniques- allant de Supergrass à Queen en passant par le petit groupe de cailloux susnommé tout en proposant toutefois une fraîcheur bienvenue. Quid donc de ce “Young & Dangerous” débarquant quatre ans après ce véritable exploit ? La foudre de la réussite peut-elle tomber deux fois au même endroit ?

D’emblée, l’ensemble prend des airs d’intro de concert en proposant avec “Body Talks” un morceau qui groove, en alliant une production ultra moderne à des sonorités de guitares à la Keith Richards au bon goût de nostalgie. Vient “Primadonna Like Me” et son big rock au refrain à scander, haut et fort, dans les stades et le constat commence à se dessiner : les bêtes sont lâchées et prêtes à (re)conquérir le monde.

En parcourant interviews et articles sur “Les Pavaneurs”, un élément important ressort à chaque fois : la folie des grandeurs habite ce jeune combo qui rêve d’hériter de la gloire de leurs aînés et les emprunts à la musique de leurs idoles sont totalement assumés. Il vous reste alors à partir à la chasse aux easter eggs en cherchant ici et là un riff remanié des Who ou d’AC/DC, un petit cri à la Steven Tyler d’Aerosmith ou carrément des sortes de mash up comme sur “Who Am I” où le “Da Ya Think I’m Sexy?” de Rod Stewart est quasiment réécrit à la sauce Franz Ferdinand ou encore “Ashes – Part 2” et son intro à la Pixies, son break queenien et son final aux claviers façon The Doors. Les Beatles ne sont également pas loin. (“Tatler Magazine” et son petit vent de “Revolution”)

Limiter toutefois The Struts à une vulgaire copie serait vraiment réducteur si l’on juge l’effort dans son ensemble. La production est vraiment léchée et l’ennui ne trouve jamais sa place entre deux pistes. Pour un second album, le quartette ne s’est pas reposé sur ses lauriers et propose un son authentique, qui définit une réelle identité. Adam Slack du haut de ses vingt-sept ans porte fièrement l’héritage de ses maîtres en donnant à ses riffs et soli une efficacité des plus bluffantes alliée à la rythmique tout en groove du bassiste Jed Elliott et son comparse aux baguettes Gethin Davies.

Mis bout à bout, les deux albums s’avèrent vraiment complémentaires et l’évolution est ici palpable. On sent la fureur de vivre et surtout de vaincre dans ce disque, qui, mis à fond sur votre platine, risque bien de vous faire danser, sauter, air guitarer (oui oui ça se dit!) et surtout, vous faire apprécier ce qui représente bien ici l’ascension d’une jeune formation dont on a pas fini d’entendre parler.

Informations

Label : Universal Music / Polydor
Date de sortie : 26/10/2018
Site web : www.thestruts.com

Notre sélection

  • Primadonna Like Me
  • Who Am I
  • Ashes – Part 2

Note RUL

4/5

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