Chroniques

The Prodigy – The Day Is My Enemy

L’année 2015 est un grand crû pour les idées magistrales, les bouleversements psychiques et les reconquêtes radicales. C’est alors, qu’il nous est impossible de passer à côté de The Prodigy, groupe britannique unique dans le monde de la musique électronique. C’est le retour en force du bigbeat avec le nouvel album “The Day Is My Enemy”. Vingt-trois ans après “Experience” (1992), cette formation hors du commun, s’apprête à révolutionner une nouvelle ère et réveiller les mentalités engluées.

Après être sorti du studio avec la mascotte indispensable du trio, le “Moog Prodigy”, le combo se prépare à nous faire vivre l’enfer sur terre. N’ayez crainte, ce sera bien loin de nous déplaire. “The Day Is My Enemy” a largement de quoi nous exploser les tympans et faire frémir nos corps tout au long de l’opus. Dopés aux énergies intersidérales, ces british nous entaillent d’entrée de jeu avec l’éponyme “The Day Is My Enemy”. Commencer l’ensemble avec des roulements de percussions underground bien sombres, avec une voix haut perchée, qui s’épanchera au fil des mesures dans un registre démoniaque, la séduction est de taille. Ce titre fond dans la chair, sa structure mélodique est irréprochable. Cet amuse bouche est brillant, ce qui oblige à donner du crédit pour le reste de l’essai. S’ensuit “Nasty”, un morceau à perdre tout contrôle, conduit par une ambiance colérique et imbibé de revendications. Les extraterrestres de The Prodigy ont bien bourlingué et font de l’industrie musicale, le personnage d’Arlequin. Ce qui les amènent à cracher des murs de sons vertigineux et des cris dénonciateurs. Considérés comme les maîtres dans leur catégorie, ils nous balancent sans concession “Rebel Radio”, “Ibiza” en featuring avec Sleaford Mods ou encore “Beyond The Deathray”. Le ring dépoussiéré retend ses cordes pour laisser place à ces barrés méchamment prêts à nous bouffer. Ils aiguisent leurs armes et reprennent le cours des opérations avec “Destroy”, qui s’imprègne de l’univers des jeux vidéos et tente l’expérience transcendantale. “Smack My Bitch Up” n’est pas si loin dans la construction, les phases de trap à la 3m40 nous collent au mur sans broncher. Il faut tout de même souligner que “Wild Frontier” résonne de manière commerciale dans la partie clavier, même si, toutefois, il se fait rattraper par l’explosion du beat, ce morceau fait néanmoins écho à du déjà vu. Si l’on poursuit la critique avec objectivité, “Rhythm Bomb”, marquant la participation de Flux Pavilion, manque également de profondeur et reste au stade du rectiligne. Le kick est puissant, mais ne s’inscrit pas dans l’originalité, de plus la boucle chantée transgresse dans de l’électro/dance malhabile. Ces deux compositions pourraient-elles déstabiliser la réputation de ce nouvel effort ? La réponse est non ! La preuve, “Rok-Weiler” tabasse sans demi-mesure, les drops façon Skrillex avec “Blinky” est largement maîtrisé et les chiens sont de nouveau lâchés. Ce combo de sonorités tâche nos cellules et sclérose nos muscles. L’ivresse se poursuit avec “Get Your Fight On” ainsi que “Wall Of Death”. La décadence reprend un second souffle, ce sera soulagé que nous repartirons dans l’antre de The Prodigy, aux moeurs peu catholiques.

Préparez-vous à condamner vos parents au fin fond d’une tour, car The Prodigy compte bien envahir le 15 avril prochain la scène du Zénith De Paris. Sachez qu’aucune absence ne sera tolérée, alors, si vous êtes un tant soit peu illuminé, arrachez-vous une place et rendez-vous au Zénith, le trio se chargera du reste.

Informations

Label : Cooking Vinyl / Take Me To The Hospital
Date de sortie : 30/03/2015
Site web : www.theprodigy.com

Notre sélection

  • Destroy
  • The Day Is My Enemy
  • Nasty

Note RUL

3.5/5

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