Chroniques

Slash featuring Myles Kennedy And The Conspirators – World On Fire

“Bonjour, mon médecin m’a prescrit une dose de “hard fuckin’ rock”, en avez-vous en stock ?” “Bien évidemment monsieur, voici un tout nouveau remède qui nous vient tout droit des Etats-Unis. Son efficacité n’est plus à démontrer.” “Quel dosage me conseillez-vous ?” “Non-stop – H-24”. Passé cette charmante mise en situation, place aux choses sérieuses. Suite à “Apocalyptic Love” (2012), Slash n’a bien évidemment pas arrêté de composer et de faire des maquettes pour de nouveaux titres tandis que Myles Kennedy a sorti et tourné avec Alter Bridge pour “Fortress“. Associé cette fois-ci à Michael “Elvis” Baskette (le producteur d’Alter Bridge, tiens donc), la collaboration s’annonçait explosive sur le papier. Le temps d’adaptation nécessaire pour le précédent opus sera-t-il le même avec cette nouvelle galette ? Il est vrai que beaucoup de questions et d’interrogations entourent l’écoute de “World On Fire” mais faisons confiance à l’homme aux milliards de LesPaul. Prépare-toi, oui-toi, fan de hard rock car l’écoute s’annonce longue mais intense !

La bouteille de faites votre choix ouverte, une petite gorgée et nous voilà parti à l’aventure ! L’écoute débute d’emblée avec le titre éponyme “World On Fire”. Single dévoilé cet été, son énergie et ses radieuses mélodies installent l’auditeur dans une excellente atmosphère. Le rapide riffing de Slash fait vite mouche avant de temporiser sur les couplets. Le break mène à une partie qui se révélera très efficace en live, avec cette progressive montée, le public s’y donnera à cœur joie. “Shadow Life” continue sur une note plus douce mais l’as du riff frappe encore et le morceau décolle, prend une toute autre dimension. Groove et temporisation caractérisent cette piste à merveille. A nouveau, une certaine projection live se fait ressentir et le point culminant est, une nouvelle fois, le sublime solo lâché par le guitar hero. “Automatic Overdrive” démarre de la même façon, sans vraiment savoir où nous allons jusque… BOOM ! Un riff ô combien prenant mais également apportant une certaine dramaturgie à l’ensemble. Puis tout naturellement, la tête, les pieds et votre corps vont onduler et bouger dans tous les sens tout en criant le refrain en yaourt ! Pour ce qui est de “Wicked Stone”, celui-ci vous rockera comme il nous a rocké. Un brin de mystère et brin de folie à la “Ghost” (le titre, pas le groupe, non mais !) avec cette introduction très catchy. Le reste sera très classique, extrêmement bien ficelé et explosif comme toujours. Enfin un moment de répit avec “30 Years Of Life” du moins c’est ce que font penser ses premières secondes, la suite sera quant à elle funky. Faisons donc un premier point, cinq titres sur dix-sept, difficile de reprendre son souffle, les mélodies et soli fusent de toute part, Myles par-ci, Slash par-là sans oublier Todd et Brent qui assurent aussi, c’est un premier parpaing qui heurte nos belles faces de rockeurs, les voilà donc amochées, dommage. L’association Slash/Myles ne serait sans de belles et charmantes ballades rocks. Preuve en est avec “Bent To Fly” qui invitent à une seconde partie plus variée. Une phase mid-tempo et plus sombre s’amorce avec “Too Far Gone” ou bien “Beneath The Savage Sun” sur lequel Slash régale sans oublier “Battleground” un peu plus tard… Halte là, la récréation est terminée, la cloche de “Withered Delilah” relance une dynamique plus soutenue et cette petite cloche nous émoustille (il en faut peu pour être heureux parait-il). Un disque de Slash ne serait pas sans une composition évoquant la gente féminine. “Dirty Girl” se dévoile, dangereusement mais sensuellement à la fois aussi. Du mystère, de quoi intriguer, parfait diront certains. Quant à “Avalon”, son côté punk/Dropkick mettra un bon gros kick en pleine face, c’est aussi simple que cela messieurs dames. “The Dissident” ne rime pas, au premier abord, avec Slash mais plus à un classic rock des familles. Certes Slash est un adorateur de cette musique-là, mais l’approche faite ici détonne grandement du reste. Néanmoins la suite du titre rejoint rapidement sa musique, adoptant les vives couleurs du rock n’roll qui émerveillent ses millions de fans depuis tant d’années. Vous avez le moral en berne ? Ecoutez ce morceau sans attendre, le sourire retrouvera sa place sur votre charmant visage. Le cirque aura assez duré, le zoo ? Il s’agit en fait d’une aventure dans la savane, ok. “Safari Inn”, un instrumental de quasi quatre minutes voit Slash aller et venir, titiller ses cordes, insuffler son mojo au travers de son médiator tout en domptant ses LesPaul. Un intermède quasi final qui trouve parfaitement sa place sur cet opus. Malgré son avant-dernière position, ce titre vient à point nommé. Tantôt clean, tantôt disto, le dernier titre vogue entre divers horizons émotionnels. La fin approche et la paisible voix de Myles a le don de calmer et de prolonger de moment de relative relaxation. “The Unholy” se termine tout de même de façon brutale et inattendue ! De quoi tenir son public en haleine pour la suite, car oui, nous voulons d’ores et déjà un nouvel album !

Que dire ? L’album est dense, très dense et il faudra apprendre à le maitriser afin d’y trouver ses titres préférés. La recette fonctionne, ce projet solo sonne beaucoup plus à un groupe uni et cela semble logique. Les soli sont grandioses, les changements de rythme également. Tout élément caractérisant Slash s’y trouve. Son bon vieux hard rock se modernise mais garde ce grain vintage. Tiens donc, aucun mot sur la pochette de l’effort ? Zéro pointé. Celle du précédent essai était magnifique et nous voilà confronté à un vide grenier tenu par des enfants… Vite les lives histoire d’en prendre plein la gueule et les oreilles !

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 15/09/2014
Site web : slashonline.com

Notre sélection

  • Automatic Overdrive
  • Shadow Life
  • The Dissident

Note RUL

4/5

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