Skunk Anansie – Anarchytecture

L’heure du retour tant attendu a sonné pour Skunk Anansie. En ce début d’année, les Britanniques nous livrent “Anarchytecture”, leur sixième album, et troisième post-hiatus. Un disque espéré depuis quatre longues années.

La recette a toujours été simple et efficace pour Skunk Anansie : un rock énergique, parfois très sombre, teinté d’influences très diverses tirées du meilleur qu’on puisse trouver dans différents styles, à dominante industrielle. Le tout emmené par l’incroyable voix presque lyrique de Skin, sa frontwoman. Et il serait idiot de laisser tomber un tel cocktail. Skunk Anansie reste ici fidéle à ses racines. En témoigne “Victim” et sa rythmique posée, ou encore “Without You” aux passages presque minimalistes.

Au chant, Skin nous emmène toujours haut et loin, irréprochable tant dans la technique que dans l’interprétation (“Death To The Lovers”). Au delà de cela, on retrouve des compositions assez classiques, mais bien exécutées, souvent autour de rythmiques très marquées (“Bullets”).

A l’image de l’artwork, bien plus coloré que le précédent, le disque ose cependant des tournures plus entraînantes et parfois moins sombres que ce que nous avons connu jusque là. Le single “Love Someone Else”, par exemple, assume parfaitement son côté groovy, tirant presque sur l’électro, sans pour autant abandonner l’empreinte Skunk. Groove que l’on retrouve aussi plus subtilement sur “In The Back Room”. Un mix réussi, tant et si bien qu’on aurait aimé voir plus de tentatives de ce genre.

Cela dit, l’un des gros points forts de l’oeuvre est son relief. Tout en gardant une ligne conductrice, propre au groupe, l’album passe sans problème de compos rock musclées (“Beauty Is Your Curse”, “That Sinking Feeling”) à des ballades poignantes, comme le très bel ending “I’ll Let You Down”.

“Anarchytecture” n’est donc pas une révolution pour Skunk Anansie, même si le groupe ose tâter de nouveaux terrains. En revanche, la formation maintient bel et bien la place qu’on lui connaît : à la fois un OVNI musical… Et une référence.