Chroniques

ROAM – Backbone

Actif depuis bientôt six ans, ROAM est rapidement passé du statut de “petit groupe anglais” à celui “d’espoir de la scène pop punk actuelle”. Et pour cause, après deux EP auto-produits, la formation s’est vu proposer un contrat par le label indépendant Hopeless Records (Neck Deep, New Found Glory), fin limier en matières de pop punk et de troupes en développement. Cette collaboration avait, jusqu’à maintenant, donné lieu à un troisième format-court, “Viewpoint”, sorti en début 2015. Un an et plusieurs tournées plus tard, le quintette passe à l’étape supérieure et dévoile “Backbone”, son premier format long porté par des singles prometteurs. Un nouveau pas vers le titre de “grand groupe” ? Possiblement.

Pour faire un bref bilan de l’évolution du genre pop punk depuis les années 2000 jusqu’à aujourd’hui, celui-ci a entrepris, début 2010, un virage plein de jeunesse mettant en exergue des productions plus génériques, des batteries plus rythmées et des guitares plus en avant qu’habituellement. ROAM ne déroge ici quasiment pas à la règle avec son premier album et propose avec maîtrise onze pistes matures (ainsi qu’une introduction en français, “The Desmond Show”, s’il vous plait), dans la lignée de ce qu’il a déjà diffusé auparavant. Les mélodies sont expéditives, rapides (peu d’entre elles dépassent les 3:20) et les lignes de chant entêtantes, toujours magnifiées par les échanges du duo Alex Costello/Alex Adam, à l’instar de l’excellent “All The Same”, du Sum 41-esque “Deadweight” ou de l’harmonique “Goodbyes”. L’énergie est là, les thématiques sur l’amour ou l’espoir aussi et les musiciens ne sortent pas des sentiers battus pour un résultat répondant, en tout point, aux attentes de leur fanbase.

Mais “Backbone”, de par son côté courant, réserve quand même son lot de surprises, et ce bien plus qu’on ne le croit. Dans son ensemble, ce disque présente à première vue un mix assez linéaire. Néanmoins, il rappelle assez instinctivement celui des groupes pop punk des années 2000, aux ambitions musicales bien différentes que les formations actuelles. L’heure n’est alors plus à l’innovation mais à une sorte de revival en hommage à l’ancienne génération, tacheté de mélancolie, où les attaques faciles laissent place à un discours plus sensible, honnête. ROAM se paye même le luxe de rééditer l’un de ces anciens singles, “Head Rush”, mis au goût du jour, et pousse le vice de la délicatesse encore plus loin avec un gentil morceau acoustique, “Tracks”, affichant une nouvelle facette des quatre amis.

Est-ce que l’on peut dire qu’avec “Backbone” ROAM va passer au statut de “grand groupe” ? Très peu probable. Il n’empêche que le quatuor a fait l’effort d’essayer de se démarquer du reste de la scène avec des chansons à la forme facile, sans supercherie et sans artifice. L’exercice du premier album n’étant pas quelque chose de simple à appréhender, les Anglais s’en sortent malgré tout très bien, avec la conservation de leur identité et une cohérence à toute épreuve. Encore un peu d’effort et le titre leur revient de droit !

Informations

Label : Hopeless Records
Date de sortie : 22/01/2016
Site web : www.roam.uk.com

Notre sélection

  • All The Same
  • Deadweight
  • Tracks

Note RUL

3.5/5

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