Chroniques

Rival Sons – Great Western Valkyrie

2014 s‘annonce comme un très bon cru en terme de sorties d’albums. L’un des plus attendus est celui du phénomène californien, Rival Sons. En l’espace de quelques années le quartette s’est affirmé comme un des acteurs majeurs de la scène rock internationale. Une bande de hors la loi emmenée par Jay Buchanan (chant), Scott Holiday (guitare) – que nous avons rencontré dernièrement, Michael Miley (batterie) et maintenant Dave Beste qui remplace Robin Everhart à la basse. Leur nouvelle cartouche s’intitule “Great Western Valkyrie”, un titre qui laisse présager une petite pépite d’or étincelante. L’artwork confirme le pressentiment.

Le son monté fort (et oui, c’est du rock, pas de la musette !), embarquement immédiat pour Nashville, Tennessee, où le disque a été enregistré. Rentrons dans l’univers de ce nouvel opus. Commencement en embardée sauvage, gros riffs de guitare, la rythmique toujours implacable bonhamesque de Michael et le groove bien présent de Dave, sans oublier le chant de Jay. Les quatre premières chansons s’enchainent et il devient presque impossible de ne pas hocher de la tête et taper du pied. “Electric Man”, “Good Luck”, “Secret” et “Play The Fool” renvoient aux influences très 60’s des Rival Sons. Un son organique, chaud, crépitant, couplé avec un groove coloré et une guitare tranchante. La recette est là. Une différence est déjà décelable avec “Head Down” (2012). Les Rival Sons ont leur son et l’amène à un autre niveau. Un tournant qui surprendra surement quelques fans et qui ravira les aficionados de rock, soul, blues et psyché. La tension électrique se calme un peu avec “Good Things”, qui marque le milieu de l’effort. La guitare est placée un peu en arrière pour laisser le groove et le chant en avant. Placement intéressant, car après ce morceau très soul, l’auditeur est replacé dans un univers psychédélique dans lequel Jay peut exprimer ses capacités vocales, souvent comparées à celles des grands chanteurs de rock des années 60/70. L’écoute se fait plus attentive sur “Open My Eyes” et “Belle Star” avec leurs changements de climax presque acides. Là encore, le son tranche avec les productions actuelles qui privilégient les sons lisses, compressés et sur-produits. Ici, nous sommes face à la magie de l’analogique et à la retransmission quasi identique à ceux que le groupe ressentait en studio. Le travail de leur producteur Dave Cobb est à saluer. Le grain de “Great Western Valkyrie” est chose rare dans l’industrie musicale actuelle. Que serait un album de rock sans sa ballade à tirer les larmes ? C’est chose faite avec “Where I’ve Been” qui introduit la fin de l’ensemble. Le dernier morceau, “Destination On Course”, est épique, tantôt envoûtant, tantôt angoissant (les lignes mélodiques de Scott à la guitare) un tempo changeant. Une composition floydienne par moment. Et le chant des Valkyries qui accompagne l’auditeur vers le coucher du soleil dans un fade lancinant.

“Great Western Valkyrie” montre encore une nouvelle facette des Rival Sons. Un album qui donne envie d’en avoir plus et un “must have” dans sa collection de disques. Le format vinyle se présente comme le meilleur support d’écoute, même si le son est étonnamment organique en digital. Il ne reste que quelques jours d’attente aux fans pour mettre la main sur le cinquième essai des Rival Sons. Et pour les voir sur scène, il faudra se rendre au Trianon le 11 novembre (Paris) et le 6 décembre au Ninkasi de Lyon.

Informations

Label : Earache Records
Date de sortie : 09/06/2014
Site web : www.rivalsons.com

Notre sélection

  • Good Things
  • Rich And The Poor
  • Destination On Course

Note RUL

4.5/5

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