Chroniques

Phantom Minds – Stardust Membrane

La nouvelle année est une période d’attentes et de promesses. Le mélomane espère que tel groupe dévoile un nouvel effort studio pour enchaîner sur une tournée spectaculaire non loin de chez lui, mais il croise également les doigts pour que sa soif de découverte soit étanchée. Tâche ardue qui demande une oreille sur la moindre sortie d’albums, des gros labels en passant parfois par la production indépendante. Phantom Minds entre dans cette catégorie. Jeune formation officiant à Los Angeles, elle ouvre les portes de son univers avec “Stardust Membrane”.

“If You Could You Would” entame les trente-cinq minutes de rock alternatif avec sa punchline entêtante qui nous fait volontiers taper du pied. Une voix nasillarde et nonchalante nous enveloppe d’une influence britannique bienvenue parmi l’esprit californien. Chaque chose se trouve à sa place, du solo de guitare à l’interlude du batteur, le manuel de la composition d’une chanson ayant été lu et révisé avant l’enregistrement. Une structure aussi ordinaire a de quoi étonner par son charme candide qui nous permet d’être indulgent devant un premier travail.

Après quelques titres à la distortion retenue, la basse de “Hot Sauce” retentit et le chant passe au flow hip hop toujours avec ce timbre torturé soutenue par une guitare rythmique proche de la funk. Ce qui crée un parfait décalage avec “Whispers” dont la mélodie aérienne très proche du grunge colle parfaitement à l’esprit dominant de l’ensemble. Nos tympans restent en place, et c’est le principal point que nous pouvons reprocher à l’opus qui s’approche pourtant par l’identité sonore du premier effort studio de Faith No More.

Pour reprendre les paroles de Mia Wallace en dessinant un carré avec ses doigts “Ne sois pas si…”. La rigueur de la production ne fait pas défaut, elle accentue cependant le son ainsi que les compositions que l’on peut considérer comme trop sage. “Stardust Membrane” n’est pas dénué de personnalité, il mérite de se salir davantage les mains et de sortir du schéma classique cité un peu plus haut. Sans forcément briser les codes, les musiciens doivent apprendre à plus en jouer au lieu de les appliquer à la lettre.

Le premier album des White Stripes avoisine les vingt printemps, “Electric Ladyland” de Jimi Hendrix souffle ses cinquantes bougies, que peut-on encore apporter de prodigieux au monde en cette époque où nous sommes majoritairement le regard par dessus l’épaule à contempler le passé ? Phantom Minds plaira à certains comme il en laissera d’autres indifférents, mais il nous remémore une résolution qui doit survivre au delà de l’année 2018. Il faut savoir tendre l’oreille.

Informations

Label : Station V Productions
Date de sortie : 01/01/2018
Site web : www.reverbnation.com/phantomminds

Notre sélection

  • If You Could You Would
  • Whispers
  • Commiserate

Note RUL

2.5/5

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