Chroniques

Pain Of Salvation – In The Passing Light Of Day

Les fans de Pain Of Salvation auront du attendre six longues années avant de voir les Suédois sortir une nouvelle réalisation. Mais ils n’en tiendront pas rigueur à leur groupe favori, cette disette étant plus le fruit de la malchance que de la volonté des musiciens. En 2014, le leader et talentueux Daniel Gildenlöw apprenait qu’il souffrait d’une infection bactérienne sérieuse engageant son pronostic vital.

Après une longue et éprouvante guérison, le chanteur et guitariste propose à travers son nouvel album, “In The Passing Light Of Day”, le récit de cette douloureuse expérience. Avec un line up maintenant stable composé de Ragnar Zolberg (guitare), Gustaf Hielm (basse), le Français Léo Margarit (batterie) et Daniel Karlsson (claviers), Pain Of Salvation aura t-il fait de cet exutoire un disque de qualité ?

Daniel Gildenlöw souhaitait avec ce disque revenir à des sonorités plus heavy et moins douces que ce que la formation avait pu proposer lors de ses dernières réalisations. “On A Tuesday” qui ouvre le tracklisting répond parfaitement au cahier des charges avec un riff terrible arrachant tout sur son passage. Complexe, ce morceau de dix minutes est très riche et alterne entre calme et agitation notamment grâce au subtil jeu rythmique de Léo Margarit. Le côté heavy se retrouve dans de nombreuses pistes telles que “Tongue Of God”, “Reasons” ou encore le final en boulet de canon de “Full Throttle Tribe”.

Mais “In The Passing Light Of Day” ne se résume pas qu’à une succession de riffs lourds, cette œuvre est beaucoup plus complexe. Dans “The Taming Of A Beast”, les musiciens usent de tout leurs talents pour délivrer une composition subtile avec une progression pleine de technique. “Reasons” ou encore “Meaningless” accentue cette sensation de maîtrise faites de sonorités flirtant avec le jazz.

La richesse des compositions n’en oublie pas pour autant l’émotion et c’est avec aisance que Daniel Gildenlöw évolue dans ce registre. Le frontman réussit avec brio à faire part de ses sentiments notamment grâce a sa voix calme et posée (“Silent Gold”, “If This Is The End”) et parfois dans un répertoire plus torturé (“Tongue Of God”, “Reasons”). Autre moment de beauté lors du solo épique concluant “Angels Of Broken Things”. Une fois de plus, l’auditeur ne peut que s’émerveiller devant cette omniprésence mélodique.

L’opus se conclut sur le long (quinze minutes) mais magnifique “The Passing Light Of Day”. Avec ce titre, les Suédois enfoncent le clou et synthétisent toute la richesse de leur musique. L’intro calme toute en finesse bercée par la douce voix de Gildenlöw transporte et fait irrémédiablement voyager. Cette dernière chanson passe ensuite par des moments plus déchaînés mais tout en gardant la mélodie comme fil conducteur. L’ensemble s’achève avec des violons poignants et des choeurs lointains qui en font un terrain de jeu idéal à Daniel Gildenlöw pour exprimer son soulagement et sa victoire sur la maladie. On ne pouvait rêver mieux pour conclure ce disque.

Pain Of Salvation délivre un album intrigant et empreint d’une réelle force émotionnelle. Comme toujours avec ce groupe, plusieurs écoutes seront nécessaires pour apprivoiser les compositions et découvrir toutes leurs facettes. Daniel Gildenlöw réussit ici un tour de force et démontre qu’il est un artiste talentueux et plein de ressources.

Informations

Label : InsideOut Music
Date de sortie : 13/01/2017
Site web : painofsalvation.com

Notre sélection

  • On A Tuesday
  • Full Throttle Tribe
  • The Passing Light Of Day

Note RUL

4/5

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