Chroniques

Motorhead – Bad Magic

Sorti le 28 août 2015 sous le label UDR sous la coupe de Cameron Webb (qui travaille avec eux depuis cinq albums), les désormais légendaires Motörhead ont sorti leur nouvel album intitulé “Bad Magic”, leur 22ème en studio, marquant les quarante ans de carrière du groupe.

Motörhead est une formation qui est toujours restée dans les schémas du passé. Un savant mélange metal punk d’il y a quarante ans, perpétué et perfectionné, sans jamais s’essayer et céder à la tentation de la trop nouveauté. Pour autant, Motörhead ne s’est jamais démodé, et a toujours un son actuel. En réalité, s’ils continuent sur cette lignée, nous pourrions penser que la fin du groupe ne viendrait qu’avec la fin même de ses membres… sans vouloir porter malheur à Lemmy Kilmister. L’ensemble débute sur un “Victory Or Die” a capella, qui semble confirmer ces suppositions. Motörhead, c’est tout ou rien. Mais surtout tout. Tout, comme ce que nous pourrions lâcher pour grimper sur une vieille Harley et rouler sur la route 66, en écoutant leurs musiques.

Le disque dans son ensemble n’offre rien de vraiment nouveau : des instrumentaux calqués sur la vitesse du highway, des riffs grandiloquents, et un chant cassé et rouillé (par opposition aux musiciens toujours… presque… d’aplomb…), pour un résultat toujours aussi délectable qu’il ne l’était il y a des années. Les pistes adoptent des formats très courts, mais efficaces. L’effort est intense, condensé, il va à toute vitesse, et constitue une bonne dose de vitamines pour une journée morose. Malgré sa jeunesse de seconde main, le trio nous propose des chansons punchy à souhait, comme “Shoot Out All Of Your Lights” qui s’ouvre sur un solo de batterie, ou encore “Tell Me Who To Kill” garni de riffs, sans oublier “The Devil”, une piste mouvementée et électrique à l’instar du titre suivant, “Electricity”. “Till The End” offre à l’opus un break intéressant, avec une ballade, qui nous prouve une fois encore la qualité du chanteur, et tout ce que le vieux metal a encore à nous offrir. Enfin, le disque se clôture sur une reprise discutable de la célébrissime “Sympathy For The Devil” des Rolling Stones, revue et corrigée sur bien des points (ajouts de riffs, tonalité différente, et bien entendu différente façon de chanter).

En somme, l’opus est un bon Motörhead comme ils en font souvent, et d’autant plus lorsque l’on prend en considération les soucis de santé de Lemmy. Cependant, il reste tout de même assez quelconque, en ne présentant rien de nouveau et en ne prenant pas vraiment de risque. Formulé autrement, il ne donnera sans doute pas matière à playlist des fans. Il n’est donc pas bad, mais il est clair qu’il manque de magic.

Informations

Label : UDR
Date de sortie : 28/08/2015
Site web : imotorhead.com

Notre sélection

  • The Devil
  • Tell Me Who To Kill
  • Shoot Out All Of Your Lights

Note RUL

3/5

Ecouter l’album