Chroniques

London Grammar – If You Wait

London Grammar. Sûrement la révélation made in UK de l’année 2013, qui est passée la plus inaperçue face à des Bastille et autre The 1975 s’amusant encore de leur succès. Trio existant depuis plus de quatre ans, il est cependant fort possible que leur nom d’artiste ne vous dise pas grand-chose, voire n’existe pas dans votre cerveau. Et pourtant, originaire de Londres, il tourne timidement depuis déjà quelques temps sur les ondes françaises, ne laissant pas indifférent l’auditoire. Après un EP, “Metal & Dust”, diffusé en début d’année dernière, la bande a marqué un retour en puissance avec la sortie en septembre dernier de son premier album, “If You Wait”.

Dans ce premier effort studio stagne une ambiance calme valorisant le repos et une certaine remise en question personnelle. En plus d’écouter de la musique, aussi simplement que cela puisse paraitre, on éprouve la drôle d’impression de se faire conter une histoire : l’histoire d’une jeune adolescente troublée, un peu déprimée qui, par le biais de morceaux, exprime ses ressentis. Avec des paroles signées Hannah Raid (chant/piano) basées sur sa propre vie, on se retrouve vite emporté par ce trip hop/pop et ces changements de rythmes comme sur “Metal & Dust”. Pourtant, le trio ne joue, pour la plupart des morceaux, qu’avec un piano/synthé, une batterie éclectique et une guitare-soliste fidèle à la réverbération, ce qui valorise le talent de composition des musiciens et leur faculté d’utiliser de façon optimale leurs outils. Cet imposant mélange d’influences et d’instruments amène de simples morceaux, non moins mélodieux, à l’instar de “Shyer” ou “Wasting My Young Years”. Comment passer à côté de la surprenante “Nightcall”, reprise de Kavinsky, débordante de la touche London Grammar, qui troque toute sa puissance originelle contre une ballade affirmée et poétique. Outre des musiciens calés, il s’avère difficile d’esquiver l’autre atout majeur de cet album : le timbre de la chanteuse. Bien qu’en ce moment, la montée de groupes mettant en avant la gente féminine soit quelque chose de récurrent (The Jezabels, Lorde…), son côté grave et spontané lui attribue le rôle de maitresse du jeu, celle à qui on se doit de tendre la main pour avancer, celle qu’on écoute sans ronchonner, celle dont on ne se lasse pas. C’est une nouvelle facette musicale ‘”English touch”, admirable avec “Flickers” et “Hey Now”. Composés de nombreux bruitages provenant de nulle part et non forcément rassurants, ce côté étrange est tiré au second plan par la performance vocale, toujours là pour nous protéger. Fort agréable d’écouter ceci le soir sous un ciel étoilé.

Au final, un disque assez simple qui peut plaire à tout le monde dans la limite où on l’accepte comme fond sonore lors d’une soirée ou en tête à tête au calme. Ce n’est pas le style qui vous motivera à aller travailler le matin, bien au contraire, mais vous finirez par y trouver votre compte. Une chose est sure : c’est que London Grammar y a trouvé le sien avec quelques passages en France, déjà sold out, et un univers déjà bien défini.

Informations

Label : Because Music
Date de sortie : 09/09/2013
Site web : www.londongrammar.com

Notre sélection

  • Nightcall
  • Hey Now
  • Wasting My Young Years

Note RUL

4/5

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