Chroniques

Jimi Hendrix – Both Sides Of The Sky

Composé de treize morceaux dont dix sont annoncés inédits, “Both Sides Of The Sky” est le troisième et supposé dernier volet d’une trilogie d’albums posthumes entamée avec “Valleys Of Neptune” (2010) et poursuivie avec “People, Hell And Angels” (2013).

Décédé le 18 septembre 1970, à l’âge de 27 ans, Jimi Hendrix aura consacré toute sa jeune et trop courte vie à la musique et, entre deux prestations live, aura passé énormément de temps en studio sur son temps libre, où celui-ci n’avait de cesse de composer, ré-arranger ses morceaux ou jammer avec les pontes de l’époque.

Sur ce nouvel album figurent donc des enregistrements studio mis en boîte entre 1968 et 1970 et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sonnent de manière totalement moderne mais très respectueuse de l’époque. La patte et le groove propres au Maître sont tout de suite reconnaissables mais la manière de les mettre en lumière est épatante et le travail de son propre producteur-ingénieur du son Eddie Kramer y est pour beaucoup !

Le plus célèbre des six-cordistes gaucher est accompagné ici par le fameux Band Of Gypsys et ses musiciens noirs américains Buddy Miles (batterie) et Billy Cox (basse) remplaçant les Anglais Mitch Mitchell et Noel Redding du groupe Experience. Il y croise le fer avec nombre de guests prestigieux de cette période. Parmi eux, Stephen Stills, s’étant illustré avec les célèbres Crosby, Stills, Nash & Young et Buffalo Springfield sur “$20 Fine”, LE grand inédit de cet opus et “Woodstock”, une reprise plus pêchue de Joni Mitchell, chanteuse et compositrice canadienne de folk rock très appréciée à l’époque. Johnny Winter, jeune guitar hero, aujourd’hui mondialement reconnu, se voit également “combattre” Hendrix sur le titre aux allures de duel propre au blues “Things I Used To Do”, au tempo plus lent mais aux plans bien plus complexes qu’il n’y paraît.

Au delà des “featuring”, l’intérêt de ce troisième volet réside dans la restauration ou la finalisation de morceaux maintes fois joués mais jamais pleinement exploités. Ainsi, “Hear My Train A Comin”’, morceau phare dans le répertoire du guitariste, est certainement la meilleure et plus aboutie des versions jusqu’alors entendue ! Quant à “Power Of Soul” et “Send My Love To Linda”, celles-ci se voient présentées dans des habits tout neufs et bien repassés, ce qui fera sans nul doute plaisir aux puristes.

Ces derniers sont d’ailleurs la cible principale de ce “Both Sides Of The Sky”; ceux là même qui reconnaîtront le thème de la série “Batman” des années 60/70 dans le culte “Mannish Boy” en ouverture, et crieront au génie lorsque, sur “Cherokee Mist”, c’est armé d’un sitar que le musicien rendra hommage à ses ancêtres indiens d’Amérique quand les moins avertis apprécieront tout simplement le touché légendaire du maestro ou sa voix si particulière.

C’est d’ailleurs là l’essentiel : Jimi Hendrix fédère tous les amateurs de bonne musique, d’authenticité et de virtuosité. Cet opus est parmi les trois celui qui, pour sûr, rassemblera le mieux ceux qui vont vouloir revendre leur guitare et ceux qui courront en acheter une !

Informations

Label : Legacy Recordings
Date de sortie : 09/03/2018
Site web : www.jimihendrix.com

Notre sélection

  • Hear My Train A Comin’
  • $20 Fine
  • Mannish Boy

Note RUL

3.5/5