Chroniques

James Leg – Below The Belt

James Leg aka The Reverend aka John Wesley Myers profite du break (temporaire ?) des Black Diamond Heavies pour revenir en solo. Après le fascinant “Solitary Pleasure” (2011), il sort pour cette rentrée 2015 son deuxième effort, “Below The Belt”. Tout un programme.

L’album est court. Seulement dix titres exécutés en trente sept minutes. Dès que les premières notes de “Dirty South” résonnent, on est propulsé au fin fond du Texas, dans un rade pas très ragoûtant et tandis que Molly la serveuse nous sert un shot de whisky et une bière, le Révérend prend place sur scène derrière son piano. Quand il commence à chanter, on comprend qu’on va soit souffrir, soit adorer. Le son est brut, sale, la voix, plus que roque, surprend dans un premier temps. Mais pour avoir un timbre pareil combien de cigarettes fume-t-il ? Que boit-il ? Une partie de la réponse se trouve dans “Dirty Drink It Away”, une vraie chanson de saloon, où il parle d’un océan de whisky. James Leg a grandi dans le Texas. Depuis, il parcourt le sud des Etats-Unis à bord de son van. Tout cela s’en ressent. Cet opus fleure bon cette partie des USA. “Casa De Fuego” va même plus loin et possède des sonorités mexicaines. Des volutes de mariachis, parsemés d’orgue et d’un rythme rappelant The Doors (tout comme Ray Manzarek, Sieur Leg joue sur un piano Fender Rhodes).

“Below The Belt” est tellement varié. On y trouvera de nombreux genre musicaux : gospel, blues, rock, soul et lorgne même du côté de l’indus (“Glass Jaw”). Pour assurer cette diversité, de nombreux instruments ont été utilisés : piano, orgue, guitare en mode slide, violon, harmonica, trompette et sans oublier les chœurs soul (“What More”). La production est simple, brute, à la limite d’un son garage. Comme s’il s’était trimballé à travers tout le Texas, en passant par le Tennessee et le Mississippi et qu’il avait capturé ces instants. Il faut d’habituer à cette voix extrême qui écorche. Mais au fond, on sent une grande sensibilité. Élevé au son du gospel par un père prédicateur, il a découvert sur le tard le sex drugs and rock n’roll. On peut percevoir cette dualité dans sa musique. Malgré son côté pervers un peu crade, James reste touchant. Il le montre sur les derniers titres et aussi sur “3rd October”. Dans cet essai, il ose pas mal de chose et s’attaque au monument de The Cure, “A Forest” : trippant, sombre et intense.

James Leg arrive en trente sept minutes à nous transporter, à nous faire passer par plusieurs émotions. “Below The Belt” est une vraie réussite. Avec ses mélodies accrocheuses qui ne laissent pas le temps de s’ennuyer, c’est une bonne surprise de la rentrée.

Informations

Label : Alive / Differ-Ant
Date de sortie : 04/09/2015
Site web : www.facebook.com/pages/James-Leg/114197558646461

Notre sélection

  • 3rd October
  • Glass Jaw
  • Casa De Fuego

Note RUL

4/5