Chroniques

In Flames – Battles

Deux ans après “Siren Charms” qui avait laissé une impression plus que mitigée et suscité de nombreuses interrogations, les Suédois d’In Flames reviennent avec une nouvelle offrande intitulée “Battles”. Entre ceux saluant le côté innovant quitte à prendre un virage lorgnant vers la pop et d’autres regrettant les premiers albums beaucoup plus metal, le groupe de Göteborg divise et ne laisse personne indifférent. Enregistré à Los Angeles avec un nouveau batteur derrière les fûts après le départ de Daniel Svensson, ce douzième effort confortera-t-il les Suédois dans leur quête d’évolution ?

Soyons clair dès le début, “Battles” ne ramènera pas les fans de la première heure dans son sillage. In Flames poursuit sa progression dans la droite lignée de ces derniers efforts studio. Les premières minutes de “Drained” et du single “The End” ne laissent aucun doute en laissant apparaître des lignes de guitares et de chants typique de la formation. L’écoute se poursuit et soulève de nombreux doutes. Aucun titre ne se détache réellement et une fâcheuse impression de tourner en rond s’installe. Si les riffs sont bien exécutés et parfaitement en place, comme dans l’intro de “Through My Eyes”, le guitariste Bjorn Gelotte s’avère peu inspiré et propose des mélodies avec une sensation de déjà-entendu.

Autre point noir qui se dégage au fil des morceaux, la batterie est trop mise en retrait pour donner de la puissance aux compositions. Si le nouveau venu, Joe Rickard, fait largement le travail, il n’apporte pas la solidité que son prédécesseur procurait aux titres dans les derniers opus. Le soleil de Los Angeles a également eu son impact sur les chansons composant “Battles”. Alors que les Suédois avaient habitués à des œuvres pleines de mélancolies qui faisaient sa beauté, cet ensemble apparaît plus joyeux qu’a l’accoutumée. “The Truth” et ses touches électros ou encore le refrain de “Wallflower” en sont de bons exemples.

Malgré de nombreuses déceptions, il y a tout de même des sources de satisfactions pour l’auditeur. La voix du chanteur, Anders Friden, est impressionnante de puissance et de diversité. Le frontman jongle avec habileté entre des moments de rages, comme dans les couplets de “The End”, ou des passages en voix claire tout en maitrise (“Wallflower”). La performance au chant sauve l’ensemble et donne du relief à des compositions qui aurait pu vite devenir fade et sans attrait. Les dernières chansons composant l’essai et notamment “Here Until Forever” avec son ensemble très mélodique ou encore “Underneath My Skin” se révèlent agréables et parviennent à laisser une impression assez positive quand l’écoute de “Battles” s’achève.

Ce douzième album d’In Flames laisse un grand goût d’inachevé et ne procure que de la déception. Si quelques bonnes idées sont à relever, elles sont malheureusement trop peu nombreuses pour sauver un ensemble peu inspiré et trop copié-collé des disques précédents. Quand on connait tout le talent et toute la force que le quintette peut donner à ses compositions, la désillusion n’en est que plus grande.

Informations

Label : Nuclear Blast Records
Date de sortie : 11/11/2016
Site web : www.inflames.com

Notre sélection

  • The End
  • Here Until Forever
  • Underneath My Skin

Note RUL

2.5/5

Ecouter l’album