Chroniques

Hangman’s Chair – Banlieue Triste

Groupe incontournable de la scène metal française, Hangman’s Chair continue son bonhomme de chemin et avec succès. Révélé avec l’album “Hope /// Dope /// Rope” (2013), c’est surtout avec “This Is Not Supposed To Be Positive” (2015)  que les Parisiens ont explosé. Adeptes d’un stoner/doom mélancolique mais aux mélodies poignantes, les Français reviennent en force avec leur troisième production “Banlieue Triste”. La pochette et le titre de l’album, on ne peut plus équivoque, laissent penser que les garçons de la capitale n’ont pas changés de ligne directrice et garde ce spleen lancinant qui ont fait leur renommée. Cette impression sera t-elle vérifiée ?

Ecouter un disque de Hangman’s Chair est une réelle expérience musicale. On plonge dans une ambiance sombre propice à l’évasion. Il suffit de fermer les yeux pour s’imaginer déprimer, errer dans un univers asphyxiant et inquiétant. “Banlieue Triste” dépeint parfaitement ce décor. Dès l’introduction éponyme, le décor est mis en place. Les guitares lourdes combiné à une reverb efficace se fondent à merveille dans le rythme de batterie au tempo lent mais solide. “Naïve”, qui lui emboîte le pas, ouvre le bal avec une puissance percutante. La mélodie écrasante est le complément parfait de la ligne de chant distillé par Cédric Toufouti.

Cette ambiance si angoissante colle à la peau du disque tout au long de l’écoute. Afin de ne pas lasser l’auditeur en le plongeant trop loin dans cette atmosphère, les Parisiens varient les formats. “Touch The Razor” propose ainsi une plongée de plus de onze minutes au milieu de guitares dissonantes et de lignes de basses lointaines mais acérés. Malgré la longueur du titre, la tension ne baisse jamais et les musiciens parviennent à tenir l’auditeur en haleine avec une aisance déconcertante.

D’autres morceaux sont à mettre en lumière. Que ce soit “Sidi Bel Abbes” avec le solo du guitariste de Wolvennest, Marc De Backer, ou encore “Tired Eyes” avec la présence de Perturbator, la qualité est omniprésente. On peut encore relever le sample de Georges Bataille au rang des particularités de cet opus. Tiré de la “Conjuration Sacrée”, le monologue de quatre minutes conclut avec brio et originalité l’ensemble.

“04.09.16” qui fait référence à une douloureuse expérience passée d’un des membres du groupe est peut-être le morceau le plus représentatif de ce qu’est Hangman’s Chair. Le riff tournant en boucle et ces notes de reverb toujours aussi précieuses créent une atmosphère morose mais remplie d’émotions.

“Banlieue Triste” renforce encore un peu plus la solide discographie de Hangman’s Chair. Le cinquième album des Parisiens invite l’auditeur dans un voyage troublant mais avec une expertise aboutie et pétrie de qualités. Malgré un univers résolument pessimiste, Hangman’s Chair arrive à faire passer le message que l’on peut trouver le bonheur dans la mélancolie.

Informations

Label : Spinefarm Records
Date de sortie : 09/03/2018
Site web : hangmanschair.bandcamp.com

Notre sélection

  • Naïve
  • Touch The Razor
  • 04.09.2016

Note RUL

4/5

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