Chroniques

Gone Is Gone – Gone Is Gone

Si les supergroupes sont à la mode dans le monde du rock, force est de reconnaître que certains font beaucoup plus envie que d’autres. Et Gone Is Gone fait partie de cette catégorie. Composée de Troy Sanders (Mastodon) au chant et à la basse, Troy Van Leeuwen (Queens Of The Stone Age) à la guitare, Tony Hajjar At The Drive In) à la batterie et le multi-instrumentiste Mike Zarin, cette formation a tout pour plaire. Avant de sortir un album en fin d’année, le quatuor propose un premier EP de huit titres que les musiciens qualifient de “rock expérimental”. Cette réunion saura-t-elle combler toutes les attentes placées en elle ?

Le premier titre “Violescent” donne le ton et indique la direction prise par le quatuor. Ce morceau avait déjà été dévoilé il y a plusieurs mois sur la Toile et avait donné une première idée de ce dont cette réunion allait accoucher. Guitare et basse très lourde agrémentées d’une batterie bien en place rendent la première écoute très agréable. Mike Zarin parvient à créer une atmosphère planante qui sera le fil conducteur de l’opus.

La deuxième piste, “Starlight”, confirme le style entrevu dans le morceau d’ouverture. Une ambiance très mystérieuse et envoûtante bercée par la voix de Troy Sanders se crée. Le bassiste réussit, à l’instar de ce qu’il produit dans Mastodon, à instaurer un univers intrigant grâce à son alternance de voix claire et criée. Troy Van Leeuwen utilise sa guitare à bon escient en jonglant entre riffs affirmés et parties mélodiques propices à l’évasion. Si la formation lorgne vers le progressif, elle n’en oublie cependant pas de cogner sévèrement. “One Divided” et quelques passages colériques de “This Chapter” rappellent que le groupe sait aussi naviguer dans un registre plus énervé.

“Character” et “Recede And Enter” dénotent avec le reste du tracklisting. Ces deux morceaux courts s’inscrivent complètement dans le genre expérimental que le combo vise. Une musique de fond sombre avec une voix lointaine et calme de Sanders font voyager l’auditeur et démontrent que le monde du progressif est intégralement assimilé par les quatre musiciens.

Hormis ces deux envolées expérimentales, l’ensemble des pistes est très homogène. Les mélodies aériennes, installées par les claviers de Zarin et la batterie de Hajjar, entrecoupées des coups de marteaux du duo guitare/basse de Sanders et Van Leeuwen servent grandement les chansons et donnent au quatuor un style original. Si Gone Is Gone se revendique du rock expérimental, il parvient tout de même à ajouter des éléments, allant du simple rock progressif jusqu’au sludge métal, sans se perdre en route. Plusieurs écoutes seront même nécessaires pour capter toutes les nuances composant les morceaux.

Examen réussi pour Gone Is Gone avec ce premier EP très séduisant qui ne fait qu’aiguiser notre appétit en attendant la sortie de l’album prévue en fin d’année. Les membres ont apporté toutes leurs expériences tirées des divers groupes dont ils viennent pour rendre une copie cohérente et solide.

Informations

Label : Rise Records / Warner Music
Date de sortie : 08/07/2016
Site web : goneisgoneofficial.com

Notre sélection

  • Violescent
  • Starlight
  • This Chapter

Note RUL

4/5