Chroniques

Gojira – L’Enfant Sauvage

Suite à “The Way Of All Flesh” (2008), Gojira a suscité beaucoup d’attente autour de son nouvel album. Après avoir parcouru les Etats-Unis et l’Europe entière, avec même un premier passage en Australie, mené par la fratrie Duplantier, nos frenchies sortent leur premier album sous l’égide du label Roadrunner Records, avec lequel ils ont signé fin 2011. Grosse écurie, plus de moyens, nul doute que “L’Enfant Sauvage” va imprimer une nouvelle dynamique au sein du groupe. Adulé par Metallica, avec lesquels ils tournent beaucoup, le plus grand groupe de metal, actuel, de l’Hexagone s’est déjà bien imposé sur le Vieux Continent. De quelles façons les fans répondront à leur cinquième album ? La conquête de l’Amérique en sera-t-elle plus facile ?

Onze titres composent “L’Enfant Sauvage”, introduit par “Explosia” qui ne manquera pas de donner d’emblée, le La. Puissant et techniquement relevé, Gojira n’attendra pas longtemps avant de poser sa touche si reconnaissable. Mêlant lourdeur et mystère, le tout baignant dans une obscurité ambiante, la puissante voix de Joe Duplantier transpercera avec brio les différents niveaux d’émotion que suscite leur musique. Après le titre éponyme, également single de cet opus, il faudra faire place à l’étonnement mais aussi à la stupéfaction. Gojira emmène l’auditeur à travers des univers musicaux si spécifiques qu’ils peuvent être catégorisés de “gojiresque”. Quasi magnétisant, l’association faite entre le chant et les guitares sont extrêmement captivantes. Derrière ses fûts, Mario Duplantier est, comme à son habitude, tel un artilleur à imposer des tempos variés et techniquement très contrôlés. “The Axe” pourrait rappeler quelques éléments, assez vagues il faut bien l’avouer, avec le dernier album de Mastodon; l’esprit dégagé est parfois similaire et certaines structures sont proches; la comparaison s’arrêtera là bien entendu. Arrivé à “The Wild Healer”, après un “Liquid Fire” quelque peu mélancolique, cet instant fera figure de véritable ovni, mais au final peu surprenant vu la musique à laquelle nous faisons face. Précédent “Planned Obsolescence”, ce titre paraitra même comme reposant avant que la déferlante reprenne son rythme. Parlant de ce dernier, il commencera tambour battant avant de laisser place à une partie beaucoup plus progressive, qui prendra place durant quelques secondes, avant de repartir, mais cet élan sera freiné cash, ce qui peut amener à une réaction d’étonnement ou d’incompréhension. “Mouth Of Kala” peut être considéré comme la suite, et pourtant ces deux pistes sont distinctes. Après un excellent “The Gift Of Guilt”, techniquement imparable, “Pain Is A Master” achève l’écoute. Introduite de manière énigmatique, la suite restera classique avec une brutalité maitrisée et un travail appuyé et remarquable sur la voix, menant à un break, qui sonnera, à notre grande surprise, la fin du morceau. Finalement, comme l’annonce “The Fall”, c’est la conclusion du chapitre “L’Enfant Sauvage” qui intervient, après une écoute très riche et toujours aussi incroyable.

Mais où s’arrêtera Gojira ? Cette nouvelle bombe auditive démontre, une nouvelle fois, la puissance et la créativité sans limite du combo. Avec une énorme production, “L’Enfant Sauvage” signe le retour fracassant de Gojira. Saura-t-il convaincre la communauté metal, qui est souvent partagée à son encontre ? “L’Enfant Sauvage” va-t-il signer le premier grand succès outre-Atlantique? Sans aucun doute, cet album se place dans le top 5 de l’année 2012, pour le moment…!

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 26/06/2012
Site web : www.gojira-music.com

Notre sélection

  • Liquid Fire
  • L'Enfant Sauvage
  • Pain Is A Master

Note RUL

4/5