Chroniques

Geyster – With All Due Respect

Alors que le climat géopolitique mondial est à l’orage, Gaël Benyamin alias Geyster, sort de derrière les nuages un nouvel album pop au combien solaire. Fidèle à lui-même l’auteur de “Bye Bye Superman” (2003) s’illustre une fois de plus avec des mélodies scintillantes et douces, savamment distillées au son du synthétiseur – touchant autant à la French Touch, au rock progressif, au jazz, ou encore à la soul.

Souvent associé à la West Coast californienne pour ses compositions ensoleillées, la marque de fabrique de Geyster semble davantage résider dans une quête mélodique que dans une réelle position stylistique. Autant influencé par les Beatles que par Daft Punk, le parisien, qui a étudié la musique à L.A, effectue un gros travail de prise de son, de mixage et de mastering afin de conserver un son à la fois vintage et chaleureux.

Le moins que l’on puisse dire c’est que pour son septième album, Gaël Benyamin a su s’entourer puisque outres ses musiciens (guitare, basse, batterie, saxophone, violon) ce ne sont pas moins de cinq chanteuses qui collaborent avec lui sur le disque : Ethel Lindsey sur “Easy”, un titre enjoué et enjôleur, porté par les gimmicks de piano électrique retro, le fameux Fender Rhodes, pratiquement devenu la signature de l’artiste; Maeva Borzakian pour “A Matter Of Choice” dont la voix fait parfaitement écho à celle du chanteur sans venir s’y noyer; Laura Mayne, qui fait de “At First Glance” un titre sensuel et survitaminé; Sabrina Adnane, dont la voix suave et ronde s’accorde à ravir à la ballade jazzy qu’est “Emily” et Lila Salet, qui fait rimer sa voix à celle du chanteur sur le vibrant et sucré “A Place In The Sun”.

D’autres morceaux se font plus calmes et tendres, comme la piste éponyme “All With Due Respect” tout en rondeur de basse, sur nappes de synthétiseur. Ou encore “When Love Breaks Down”, ballade à la fois langoureuse et silencieuse, laissant émerger la véhémence des sentiments à travers un son d’une rondeur rare. La voix de Gaël Benyamin a cela d’intéressant qu’elle est tantôt claire et pleine d’une émotion sincère, tantôt presque érayée et emplie d’une puissance toute rock. Ce qui donne à l’ensemble sa cohérence, c’est ce cocktail de style, dont l’alchimie parfaite ne se limite pas à un genre musical. Comme si Geyster cherchait à inspirer au delà de la musique.

Se dégage de ses compositions une certaine magie, celle des clubs où l’on danse jusque tard le soir, celle des sourires charmants échangés au détour d’un verre ou d’une conversation, celle de la complicité de deux amants flirtant les cheveux au vent, au volant d’une décapotable qui vrombit dans la nuit. Des chœurs en cascades, des envolées mélodiques à en perdre pied, avec “With All Due Respect”, la pop de Geyster se fait lumineuse, colorée et chaleureuse et emmènera à coup sûr son auditoire s’enivrer de musique dans les clubs parisiens jusqu’au bout de la nuit.

Informations

Label : Somekind Records
Date de sortie : 09/05/2017
Site web : geyster.com

Notre sélection

  • Easy
  • A Place In The Sun
  • Whit All Due Respect

Note RUL

4/5

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